Et puis, détonnant quelque peu avec le ton qui prévalait...

4 mars 2006

Cela faisait bien deux heures qu’avait déjà commencé la rencontre à laquelle Laurent Cayrel avait convié hier, outre le Département, la Région, les Chambres consulaires et les services de l’État, les milieux économiques de notre île. Les participants avaient bien échangé, dans un remarquable esprit où la volonté que notre île s’en sorte était unanimement partagée. Les critiques étaient largement marquées par le souci d’anticiper les conséquences d’une crise dont personne n’ose pronostiquer qu’elle s’arrêtera sous peu, bien que tous espèrent qu’elle ne sera pas éternelle. Le chikungunya est lourd à supporter, cela se sait, cela se sent, cela se dit.
Cela faisait donc bien deux heures que l’on était dans un ordre du jour sans surprise : notre état sanitaire, celui de la démoustication et, bien sûr, la situation difficile déjà perceptible et déjà prévisible de notre économie d’aujourd’hui et de demain. Des propositions avaient été faites dont certaines sont déjà au stade de solutions, d’autres devant être aménagées parce qu’elles devront absorber les évolutions inévitables des difficultés aujourd’hui perçues.
On en était donc aux choses “sérieuses”. Dans l’ambiance studieuse et inquiète qui prévalait, le patron du MEDEF demanda la parole. Ce qui, ma foi, est tout ce qu’il y a de plus naturel. N’étions-nous pas à causer mesures économiques, sauvegarde d’un tissu entrepreunarial bien malmené et sorties de crise à envisager ?
François Caillé, détonnant quelque peu avec le ton qui dominait, mit beaucoup de sensibilité et de passion contenues à exhorter “les troupes” d’offrir à notre peuple et à celui de la France de là-bas, le visage d’une Réunion qui n’est ni à genoux, ni à l’agonie, au chevet de chiffres qui, balancés dans l’opinion sur cent et une chaînes de télévision nationales et internationales, laissent à imaginer que "nous serions en pénurie de cercueils". Il parla avec ses tripes et son cœur de Réunionnais, refusant l’idée que là-bas, ils nous croient résignés alors que nos entreprises sont au travail, nos hôtels disponibles à les accueillir pour peu qu’ils se protègent ce qui, ma foi, n’est pas plus compliqué à faire que ce que nous faisons quand nous allons dans mille coins du monde où ne manquent pas les problèmes de tous ordres et parfois bien plus graves.
Il était bon qu’à côté des froides analyses d’une situation exceptionnelle, on n’oublie pas qu’en effet, on s’en sortira aussi si chacun se bat pour apporter à la lutte de tous sa part, si petite soit-elle.
Il m’a semblé bon de la relever.

R. Lauret


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