Et si on se lavait les mains ?

5 mai 2007

Non ! Mon propos de ce jour ne vise pas à vous suggérer, à la veille de la présidentielle, de vous « en laver les mains » et donc de suivre par exemple, la recommandation du Front national. Demain, dimanche 6 mai, en votre âme et conscience, faîtes normalement votre devoir de citoyennes et de citoyens. Et n’oubliez surtout pas que lundi matin, comme tous les matins, le soleil se lèvera, les oiseaux chanteront et votre boulot, pour ceux d’entre vous qui en ont un en tout cas, vous attend. Après-demain, lendemain du deuxième tour de l’élection présidentielle, c’est une semaine de plus qui commence. Que la victoire ou la défaite de la personne pour laquelle vous avez voté ne vous plonge surtout pas dans une bien provisoire ivresse ou un profond désespoir ! La vie, avec ses difficultés et ses joies, continue... Même après nous, même sans nous.

Non... Ce dont je veux vous causer, c’est du bol de cacahuètes dans lequel nous plongeons la main quand nous allons en boîte ou au restaurant. Si vous saviez ce que nous mangeons alors ? Des scientifiques ont procédé à une analyse des “pistaches” que le barman nous propose gratuitement pour accompagner notre apéro ou notre jus de fruit. Ils y ont trouvé des traces d’urine, des coliformes fécaux, en un mot toutes les saloperies que portent ces mains que nous mettons n’importe où, au W.C., dans les poubelles et tout seulement en en serrant d’autres quand nous disons « bonjour », et que nous ne lavons pas toujours.

Et le sandwich que nous mangeons, en le saisissant évidemment avec nos doigts ? À supposer qu’il soit sain, nos mains ont-elles été lavées avec du bon vieux savon que l’on dit de “Marseille” ?

Le docteur Frédéric Saldmann a écrit tout un livre (« On s’en lave les mains », chez Flammarion) sur toutes ces “petites choses” qui devraient faire l’objet, dans notre comportement quotidien, d’un peu plus d’attention.

Aussi, en est-il de notre oreiller, quand il est mal lavé. N’est-ce pas souvent le cas ? Ça grouille de bestioles qui se verraient au microscope et qui s’incrustent joyeusement entre les plis de notre peau ou dans notre cuir chevelu. Le biberon de bébé est lui aussi à mettre dans le même sac des O.H.T.M. (Objets à Haute Teneur Microbienne).

Et quand nous tirons la chasse de notre W.C., nous sommes persuadés d’avoir évacué hors de notre maison les bacilles et autres bactéries dont nous avons débarrassé nos intestins... Détrompez-vous ! L’arrivée brutale de la masse d’eau dans le bidet provoque un « effet aérosol » qui projette par éclaboussure sur les parois de la cabine mille germes qui n’en demandaient pas tant pour se développer !

Voilà... En ces heures d’une intense réflexion qui nous prépare à remplir notre devoir, pensons aussi à nous laver les mains. Au propre. Pas au figuré... Et souvenons-nous que d’autres peuples n’ont pas attendu Frédéric Saldmann pour équiper leur W.C. de douchettes et pour bannir poignées de mains ou bisous sur la joue quand on se dit bonjour.

R. Lauret


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