Fatale, Ségolène ?

6 juin 2007

Ancien ministre socialiste dans le gouvernement Jospin, Claude Allègre n’est pas tendre pour le P.S. au lendemain de sa défaite du 06 mai dernier.

Considérant que le triomphe socialiste aux régionales de 2004 dû essentiellement au rejet du gouvernement Raffarin y a créé « l’illusion que l’élection présidentielle était prenable », Claude Allègre a vu le P.S. « s’engager alors dans les jeux florentins, les intrigues, les luttes de clans, les coups bas, les rumeurs, avec un seul objectif : le pouvoir... »

L’analyse de l’ancien ministre est cruelle. Tout, pense-t-il, a été fait par François Hollande - jusque et surtout la candidature de Ségolène Royal - pour brouiller les pistes : « Le but était, bien sûr, de provoquer une confusion générale dont l’issue ne pouvait être que la candidature du premier secrétaire. Son plan a échoué. Ses proches (sauf un) l’ont trahi... »

Faut-il accorder du crédit à une telle affirmation ? Alain Duhamel, en parcourant les pages de “La Femme fatale” (Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin, éditions Albin Michel), y voit que le couple Hollande-Royal est un cas sans précédent dans l’histoire de la politique française, cas qu’il qualifie de quasi-racinien : « ... lui, premier secrétaire légitime du P.S., elle candidate socialiste aussi impromptue qu’impressionnante, s’emparant sans coup férir du rôle dont il rêvait depuis cinq ans. »

Et c’est ainsi que « la vie privée rejaillit ici directement sur les choix politiques ». Car Mesdames Bacqué et Chemin n’hésitent pas à soutenir et étayer « la thèse vraisemblable selon laquelle les fortes tensions privées surgies au sein du couple ont eu la conséquence politique majeure de décider Ségolène Royal à jeter toutes ses forces dans sa candidature, balayant au passage les ambitions de son compagnon et les espérances de DSK et de Laurent Fabius. »

Maintenant que la messe du 6 mai est dite et qu’il faut bien considérer que la défaite socialiste - c’est-à-dire la victoire de la droite - est consommée, où en est-on ?

Tout se passe comme si son expérience présidentielle a dopé Ségolène Royal et l’a aguerrie face à ceux qui, après avoir voulu “l’utiliser”, ont dû faire contre mauvaise fortune bon cœur et se sont contraints à l’accepter... jusqu’au soir de “sa” défaite. Car il est clair qu’elle ambitionne désormais de faire avec le P.S. ce qu’un certain... Nicolas Sarkozy a fait avec l’UMP il y a 4 ans de cela : sa machine à elle, pour revenir et gagner en 2012.

Alain Duhamel, en tout cas, n’hésite pas à voir en elle - elle, “la femme fatale” - « un personnage qu’il ne faut ni sous-estimer ni innocenter, tant sa technique de communication recèle d’ambition implacable »...

Claude Allègre ne dit pas autre chose quand, tournant définitivement le dos à un parti où écrit-il, « les insuffisances se transforment en suffisances puis en affirmations péremptoires », il conclut que « dans un paysage sans repères idéologiques, l’ambition déterminée de Ségolène Royal peut réussir. »

Dieu merci, tout cela est loin de nous. Ici, à La Réunion, nous avons appris qu’il n’y a pas de meilleure politique que celle que nous définissons avec pour seule préoccupation le développement de notre île...

Raymond Lauret


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Messages

  • Il faudrait bien qu’un jour toutes ces sornettes de bas etages cessent.
    Mais il y aura toujours de pauvres imbéciles pour les refaire surgir(Allegre,Besson,Bacqué ,Chemin)
    Pour quelles raisons ? seul des individus de ce genre pourront vous le dire !!


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