Faut-il s’étonner ?

10 janvier 2005

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De très nombreux enseignements et de très nombreuses leçons sont et continueront à être tirés des tsunamis qui ont dramatiquement ravagés plusieurs États des rives de notre océan Indien.
Les scientifiques du monde entier ont le devoir - c’est là une évidence - de chercher à comprendre ce qui s’est passé, ce qui pourrait faciliter une nécessaire et fine observation des phénomènes qui régissent notre planète et, dans la logique, toute anticipation.
Il est une observation qui n’a rien de scientifique et qui vient confirmer ce que l’on savait. Le dicton selon lequel "ce sont ceux qui ont le moins qui donnent souvent le plus" se vérifie. Ici même, nous l’avons souligné.
Cette observation est à rapprocher de ce qui se signale un peu partout dans les pays riches d’Europe : "l’aide privée égale - voire dépasse - l’aide publique"
Il a fallu - sans que l’on soit sûr que la semonce ait été entendue - que Kofi Annan, le secrétaire général de l’ONU, invite les États à être respectueux des engagements qu’ils ont pris.
Vous pensez bien que si une personnalité telle que le plus haut personnage de la principale instance fédérative de la Terre se voit amené à tancer ainsi les chefs des États qui la compose, c’est bien qu’il y a du feu derrière la fumée. Vous pensez bien qu’il y a chez Kofi Annan une exaspération, de l’impuissance et de la déception. Beaucoup, oui beaucoup de déception, d’impuissance et d’exaspération.
Faut-il s’étonner ?
Quand on voit les efforts faits par un petit nombre de responsables - politiques, religieux, humanitaires - pour appeler à une vision mondialisée des problèmes qui nous pendent au nez parce qu’ils sont déjà là, dramatiquement là...
Quand on voit le peu d’écho que rencontrent là où elles s’adressent ces prises de position, dont “certains” se débarrassent en lançant à tout va que ce ne sont là que des propos de “professionnels de la dramatisation à outrance”...
Quand on voit le peu d’empressement (sinon le refus) des principaux États à s’affranchir de l’impérialisme de l’O.M.C. et à prôner un autre ordre moral et culturel qui induirait dans le monde un autre ordre économique... Oui faut-il s’étonner que les citoyens donnent des leçons de solidarité internationale à leurs États respectifs ?
Me revient cette phrase de Churchill : "la démocratie c’est le pire des systèmes, à l’exception de tous les autres". À méditer...
Parce que, nous ne l’avons pas perdu de vue, la plupart de nos États sont régis par des lois que l’on dit inspirées par la démocratie. Qu’est ce donc, la démocratie ?...

Raymond Lauret


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