Florian Florus, ou la vertu innovante de l’OMS du Port ...

15 décembre 2007

Notre ami Alain Dreneau a choisi un jour de se fondre dans une île qui préfigurait déjà à ses yeux ce que pourrait être le monde de demain. Une fois ses valises posées, il a promené sa caméra dans les bidonvilles du Port pour y découvrir la confirmation d’une sensation : c’est de ce “peuple courage” que viendra l’idée de la solidarité vraie et de l’engagement authentique. Nous étions en 1976, il y a 31 ans de cela.

L’autre vendredi, avec ses yeux qui pétillent de l’intérêt qu’il porte aux « gens de peu », lors de la cérémonie du “Mérite Sportif de la Ville du Port”, il nous disait combien la vie de Florian Florus portait haut les couleurs de cette solidarité et de cet engagement sans lesquels nos luttes ne sont que de simples prétextes pour nous donner bonne conscience.

Alain, dans le bidonville Manès au Port, a « découvert la confirmation d’une sensation » éprouvée quand il écoutait, à Paris, un Paul Vergès ou un Elie Hoarau parler à l’époque de leur île à décoloniser culturellement jusqu’à en faire un modèle opposable à une mondialisation de l’économie dans son registre le plus dévastateur : le profit, le profit à n’importe quels prix...

A Manès, Alain a vécu aux côtés de Maurice Casimir, de Florian Florus, la vie de ces « gens de peu » qui auraient parfaitement leur place dans le célèbre ouvrage que le sociologue Pierre Sansot a consacré aux silhouettes tranquilles des travailleurs de la terre et des campagnes ou des grands-mères et grands-pères des villages de France.

A Manès, mais aussi à Cœur Saignant, à la Ravine à Marquet, à la Butte Citronnelle ou à la Rivière des Galets, Alain a découvert que « les inter-quartiers » faisaient partie des « vertus innovantes de l’OMS du Port », comme le soulignera Bernard Lacour dans son rapport devant le congrès de la Fédération Nationale des Offices Municipaux du Sport en mai 1996.

Vendredi, à l’heure où, après le président Grétry, Alain est venu nous parler de Florian Florus, ce militant de la simplicité qui aura choisi la fidélité à ses origines et qui aura réussi à grandir avec elles pour que davantage de jeunes apprennent à être davantage responsables... vendredi, lorsque Florian Florus se posa derrière le micro pour prononcer le sans doute premier discours de sa vie devant un auditoire endimanché... vendredi, je pensais à Bernard Lacour qui aurait été chez nous à sa place pour vérifier qu’il sut si bien, devant ses pairs de l’hexagone, qualifier un jour de Mai 96 cet OMS du bout du monde qui a dérangé plus d’un...

Raymond Lauret


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