Football : de la responsabilité des dirigeants

25 février 2008

Du Football - ce sport que nous aimons parce qu’il offre à l’instinct du joueur de se fondre dans son intelligence pour réaliser une œuvre d’art, unique, toujours renouvelée dans le collectif - du foot, disais-je, j’ai relevé ces jours derniers qu’il peut nous porter à réfléchir sur nos comportements de citoyens.
Il y a eu tout d’abord, là-bas en France, le match FC Metz-Valenciennes. On en aura avant tout retenu le carton jaune donné par l’arbitre Damien Ledentu au capitaine valenciennois, le Marocain Abdeslam Ouaddou. Nous en connaissons la raison : selon “le règlement”, ce dernier a eu « un comportement anti-sportif ». À la mi-temps, il est monté dans les tribunes pour s’expliquer avec un “supporteur” messin, lequel, tout au long des 45 minutes écoulées, l’avait couvert de propos racistes !
Cette application stricte de « règlement » a permis que soit posée - une fois encore - la nécessité pour les arbitres de cesser de se comporter en robots qui ne se réfèreraient qu’à la mécanique des choses. Et le Député socialiste Julien Dray n’a pas tort quand il déclare qu’en la circonstance, « ce qui n’est pas digne, c’est le comportement de l’arbitre ». Et on ne peut que le rejoindre quand il précise, avec beaucoup d’autres, que « les arbitres ne sont pas là simplement pour arbitrer la technique de jeu, mais qu’ils sont responsables d’une éthique et que, dans l’éthique du sport, il y a le respect, la fraternité ».
Le carton jaune a été retiré. Ouaddou a donc gagné ce match là ! C’était bien la moindre des choses. Comme il était bon que soit à l’occasion rappelé aux arbitres qu’ils ont la possibilité d’arrêter tout match lorsque, dans les tribunes, un supporteur balance des propos obscènes ou racistes et que personne n’intervient pour le ramener à la raison.
Plaintes ont été déposées contre l’énergumène, par Abdeslam Ouaddou et par la Ligue Nationale de Football.
Et, cela ne manque pas d’intérêt, le F.C.Metz a lui aussi porté plainte contre son irascible “supporteur”.
Insistons là-dessus. La réaction des dirigeants messins devrait inspirer ceux de tous les clubs de football, et donc ceux de notre île, devant le comportement de ces quelques abrutis qui, au milieu de la foule des vrais supporteurs, souvent s’enhardissent dans la lâcheté et la grossièreté de leurs propos vis-à-vis d’arbitres, de joueurs ou de dirigeants. Voilà pour le premier point.
Et puis, mais dans un tout autre registre du football, il y a « le conflit sur fond de différent financier » qui a opposé le gardien de but titulaire de l’U.S.S.T aux dirigeants de cette dernière et à la Mairie du Tampon. C’est un tout petit entrefilet du “Quotidien” du mardi 19 Février qui le révélait au public.
Sans avoir à nous immiscer dans une affaire somme toute banale qui concerne deux - voire trois - parties, nous ne pouvons pas ne pas rappeler à nos jeunes sportifs talentueux qu’il n’est pas sans risque pour leur avenir de répondre un beau matin un peu trop facilement aux sirènes de contrats adossés à de bien juteuses promesses.
Reste que si, selon le dicton auquel un de nos Présidents de la République a donné tout son sens, « les promesses faites n’engagent que ceux qui y croient », il n’est pas bien de laisser un jeune penser qu’il peut abandonner ce qu’il a déjà au motif qu’on va lui donner beaucoup plus. Le jeune, il croit que c’est vrai et que c’est pour toujours...

Raymond Lauret


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