François Caillé et le Medef : pari réussi ?

12 avril 2008

François Caillé a-t-il su, en trois ans, réunir les conditions pour réussir la seconde partie de son pari de voir le patronat réunionnais participer activement et sans complexe au projet de “Réunion Ile Verte 2030” ?
Il lui fallait, quand il fut élu Président du Medef en Février 2005, « rassembler » les morceaux du puzzle patronal qui campaient chacun sous son drapeau. Non seulement Jean-Marie Lebourvelec, qui avait été son rude opposant pour la présidence, est, dès sa prise de fonction, devenu un de ses meilleurs amis et collaborateurs, mais la CGPME, la CCIR, la FRBTP, l’ADIR et l’A.D se sont toutes retrouvées avec le MEDEF pour tirer et pousser dans le même sens et ainsi créer la FEDOM, la Réunion Economique...
Il lui fallait également « redynamiser » un mouvement qu’écrasaient alors deux ou trois grosses personnalités. François Caillé parvint, au-delà de ce qu’il avait imaginé, à structurer “la bête” pour qu’elle devienne une belle mécanique vivante et bien huilée et si possible efficace.
Enfin, il manquait au MEDEF d’être alors perçu par les autres avec une image de partenaire actif et positif. François Caillé, Jean Pierre Haggai, Jean Chatel et leur Déléguée Générale Catherine d’Hanens « s’ouvrirent » aux instances locales, toutes opinions et tous rangs confondus. Ce furent « les petits déjeuners » du MEDEF et l’invitation faite à tous de se livrer en public devant les acteurs économiques et aussi de les entendre...
Mardi dernier 8 avril, dans le grand auditorium du Crédit Agricole à Saint Denis, François Caillé put se contenter de l’“applaudimat” pour mesurer la pleine adhésion des membres de son organisation à ce qui avait été entrepris « en équipe ». D’où, sous le regard reconnaissant et confiant d’une unanime assemblée, son invitation-programme pour les trois années à venir : « Allez encore plus loin ».
Allez encore plus loin, c’est réussir « la Réunion île verte 2030 », c’est renforcer la proximité d’une organisation qui veut doubler son nombre d’adhérents, c’est accompagner les centaines (80%) de T.P.E. qui forment le mouvement pour que diminue le nombre d’entre elles qui vacillent au bout de leurs trois premières années d’existence.
Longtemps après avoir suivi les propos de François Caillé, me revenaient certaines images, lancées ce soir là même comme autant de défis par Monsieur Fareed Jaunbocus, venu parler des « entreprises de La Réunion face à la mondialisation ».
« L’esprit, avait dit le Mauricien, stratège en économie, est comme un parachute : il fonctionne quand il est ouvert ». Et il avait rajouté : « Dans une entreprise, avec chaque paire de mains employée, il y a en cadeau un cerveau ». Et encore : « Le monde est aujourd’hui sans frontière...On ne bouge plus les gens, on bouge leurs idées »...
J’ai encore retenu que, s’il nous faut « penser localement, il faut agir globalement » et que « la globalisation qui réduit le prix de la chaussure de l’enfant lui prend aussi l’emploi de son père »... De même que « derrière chaque œuf que vous mangez, il y a un poulet que vous ne voyez pas ».
Difficile, à l’heure où la mondialisation est bien plus à nos portes et dans nos maisons qu’on ne le croit, d’être indifférents à de telles « onomatopées » qui sifflent à nos oreilles, fusent sous nos yeux et filent devant nous. Surtout quand vous vous rappelez comment François Caillé avait, il y a peu et sans hésiter, condamné lui aussi les agissements de ces gros patrons qui prennent trop impunément l’habitude (et la liberté) de se payer sur l’entreprise des primes de départ choquantes...

Raymond Lauret


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