Frédéric Foucque était arrivé, son casque de motard sous le bras...

6 mai 2006

Hier, sous la houlette du M.E.D.E.F., deux heures pleines d’un riche débat ont réuni Laurent Cayrel, Paul Vergès et Cyrille Melchior - c’est-à-dire l’État, la Région et le Département - et plusieurs dizaines de membres de l’organisation patronale présidée par François Caillé et dirigée par Catherine D’Hanens. Au menu d’un studieux petit-déjeuner : la politique de déplacements à La Réunion.
Je crois qu’il faut tenir pour essentiels les chiffres qu’en préambule le Directeur Départemental de l’Équipement, M. Jean-Luc Masson, a donnés. Sur notre île, circulent chaque jour 300.000 voitures. Près de 90% de ces voitures transportent une seule personne : leur chauffeur ! Ces 300.000 voitures, dont les 90% qui transportent donc leur seul chauffeur, réalisent chaque jour 1 million 300.000 déplacements. Ces 1,3 million de déplacements concernent (c’est une tendance lourde) pour 38% le loisir des personnes qui ont choisi de se déplacer, pour 21% les achats, pour 16% les démarches administratives, pour 14% le travail, 5% la scolarité... Deux indications : la zone de Savannah, c’est 65.000 véhicules par jour, celle de Saint-Louis - Saint-Pierre - Le Tampon : 50.000. Ce qui a permis à M. Masson de lâcher en souriant : « Les artères sont “très trafiquées” »... Ce qu’on a pu comprendre, en commettant le lapsus, que « les artères sont très bouchées ». Le mur dans lequel on va s’encastrer est tout près, juste devant.
Je crois ensuite qu’il faut tenir pour décisive une remarque de Paul Vergès qui, ne voulant pas revenir sur le choix fait à une époque et constatant que la route du littoral est devenue aujourd’hui un axe incontestablement important de la vie économique de l’île, notait qu’il faudra y faire cohabiter la circulation des hommes et des marchandises ainsi que les travaux de sécurisation nécessaires et tout autant indispensables, les uns que les autres.
Je crois enfin qu’il faut se féliciter du ton général que Laurent Cayrel sut donner à son intervention : le ton de la fermeté qu’il importe d’avoir quand on sait qu’il faut casser une tendance suicidaire et donc amener les citoyens à modifier des comportements dans lesquels on les a trop longtemps confinés et laissé macérer.
Frédéric Foucque était arrivé dans la salle de réunion du M.E.D.E.F. son casque de motard sous le bras. Je ne pus m’empêcher de le souligner. L’assistance a alors applaudi. C’était l’attitude citoyenne et responsable du P.D.G. d’une importante concession automobile de La Réunion qui, manifestement, était alors saluée pour son exemplarité et pour l’intelligence toute normale d’un homme qui se veut pragmatique. Vous pensez bien que je n’ai pas boudé mon plaisir. Car, si tout le monde à La Réunion ne peut pas circuler à moto, si on avait un transport collectif tel qu’il est là où on en a fait un moyen moderne pour se déplacer, alors là oui, tout le monde pourrait en profiter.

R. Lauret


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