Il en est des Pakistanais comme des gars de chez nous

5 août 2006

Osons croire, lorsque dans quelques jours la frégate Badr et le pétrolier ravitailleur Nasr de la marine pakistanaise accostent à Mombasa avec leurs 700 hommes, qu’une convocation en bonne et due forme de l’Ambassadeur du Pakistan au Kenya attendra leur commandant Zifar Albasi. Osons croire que les autorités de Islamabad se feront un devoir d’informer aussitôt leurs homologues français qu’elles ont parfaitement pris la mesure de la gravité des actes stupides des quelques - on parle de cinq ou six - marins pakistanais qui, en escale à La Réunion, ont pris une librairie et un hôtel de Saint-Gilles pour un sex-shop et une maison de passe pour hommes de la mer en manque. Osons croire que les incongrus personnages seront sanctionnés comme il se doit.
Il serait bien dommage qu’il n’en soit pas ainsi et surtout que l’opinion ne soit pas informée que la Marine Nationale Pakistanaise entend contribuer au renom de toutes les Marines de toutes les Nations du monde.
Car je voudrais ici témoigner que les marins pakistanais qui faisaient escale à La Réunion cette semaine ne sont pas, dans leur immense majorité, des obsédés du sexe capables d’exhiber leur partie à la vue d’une femme, voire de se jeter sur celle qu’ils voient dans l’entrebaillement de la porte d’une chambre.
Ils étaient des dizaines et des dizaines à se promener dans les rues du Port, agglutinés autour des cabines téléphoniques pour passer un coup de fil à l’épouse, à la fiancée ou à la mère restées là-bas au Pakistan. Ils étaient des dizaines et des dizaines, je les ai croisés, sur la place de l’Église Jeanne d’Arc, devant l’immense Croix Jubilée, se confiant sans doute comme s’ils l’auraient fait dans une mosquée de leur patrie. Et les deux marins tout de blanc vêtus auxquels j’ai prêté le téléphone de mon bureau à la mairie du Port m’ont paru particulièrement chaleureux et respectueux.
Que les quatre ou cinq couillons qui ont pété les plombs ne nous poussent pas à croire que tous les pakistanais sont des abrutis qui ne savent pas se tenir. C’est comme dans les faits divers que relatent les journaux : ce n’est pas parce qu’un portois, un dionysien, un saint-andréen ou un jeune de la Ligne Paradis a commis une lâche agression ou mis le feu à une voiture que tous les portois, dionysiens, saint-andréens ou saint-pierrois sont de la même trempe.
Il en est des pakistanais comme des gars de chez nous.
Raison de plus pour que, dans quelques jours, à Mombasa, au pied de la passerelle du Badr, un officier de l’Ambassade du Pakistan au Kenya attende le commandant pour demander que les malfrats soient aussitôt invités à s’expliquer.

R. L.


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