Il est des choses plus dramatiques qu’un article de presse...

25 juillet 2007

Il est aujourd’hui, c’est-à-dire actuellement, des choses plus dramatiques qu’un article de presse qui traite à sa manière l’annulation par le Tribunal Administratif de Saint-Denis d’un marché d’achat de billets d’avion par la Région.
Passé l’instant de la toute relative surprise, vous vous souvenez qu’il y a peu - c’était la semaine avant-dernière - il y eut une monumentale bavure qui fit se retrouver dans un avion quelqu’un qui n’y était pas. Il faut comprendre. Le métier de journaliste est parfois une course contre la montre. L’information dont on est sûr peut être erronée... On rectifie, au besoin - ça dépend de la personnalité de tout un chacun - on peut toujours s’excuser. Et la vie reprend... avec ses hauts, avec ses bas, ses informations qui sont justes et celles qui ne le sont pas tout à fait.

Dans les universités, les professeurs enseignent aux étudiants qu’« en droit, la forme garantit le fond ». Mais, un peu plus loin, dans le cœur des tribunaux, là où des hommes, bien qu’ils ne soient pas infaillibles, ont à juger d’autres hommes, la Justice sait qu’elle ne saurait se satisfaire de dire le Droit. Les avocats le disent entre eux ou à leurs interlocuteurs : le Droit ne rend pas forcément justice. Et ce n’est pas bien. La loi le prévoit : le Juge doit prendre en compte l’équité. Entre eux, les avocats en parlent.

Mais aujourd’hui, c’est à dire actuellement, il est des choses bien plus dramatiques qu’un article de presse qui vous prend à partie.
À l’heure où j’écris ces “propos retenus”, Anthony Hoareau se remet difficilement de l’épreuve qu’il vient de vivre, seul en mer, au terme d’un incroyable miracle. Il va devoir maintenant apprendre à vivre avec les images atroces qui vont longtemps encore hanter ses moments de réflexion. Grégory, son compagnon d’infortune, n’était toujours pas retrouvé.
Anthony va, n’en doutons pas, tisser des relations d’amitié reconnaissante envers ce pêcheur qui l’a retrouvé et qui lui a permis aujourd’hui d’être toujours en vie. N’en doutons pas non plus, il connaîtra de longs mois et de longues années à revivre ces heures où il a vu, à chaque brassée de désespoir, l’épuisement et la mort au bout de ses mains meurtries par le sel de l’océan et cette eau qui assèche et vide l’organisme.
Et, pour lui, la vie va reprendre. Plus comme avant... le temps qu’il apprenne à sourire à nouveau...

R. Lauret


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