Il était bon, en effet...

19 mai 2006

L’actualité d’aujourd’hui, c’est ce que Dominique de Villepin a déclaré hier au théâtre de Champ-Fleuri, un espace qui a dû apporter à notre Premier ministre une bouffée d’air respirable comme il n’en connaît plus là-bas, loin de chez nous, là-bas où il est continuellement au centre d’un jeu de massacre.
Là-bas, c’est une lutte sourde, sans merci et de tous les instants, contre ses adversaires nationaux et encore plus contre ceux de son propre camp qui, même lorsqu’ils votent contre la motion de censure et le sauvent, n’oublient pas d’en sourire : il ne devra pas oublier que c’est grâce à leur mansuétude qu’il ne tombe pas... tout de suite !

Au théâtre de Champ-Fleuri donc, le chef du gouvernement a pu revenir dans son rôle. Il était bon qu’il puisse annoncer - c’est là le privilège des chefs - que "nous avançons à grands pas vers la mise au point d’un vaccin contre le chikungunya" et que "des essais cliniques pourront démarrer en décembre prochain" ! ...
Il était bon qu’il donne un coup de projecteur sur "le dispositif de garanties bancaires doté par l’État et la Région et que l’A.F.D. gère" avec l’efficacité qu’on lui connaît.
Il était bon encore qu’il rassure tout le monde sur la poursuite de la lutte anti-vectorielle qui ne va pas s’arrêter avec l’arrivée (précoce) de notre hiver austral et que sera défini "le cadre juridique le plus pertinent pour l’exercice de la compétence" dans ce domaine.

Il était juste aussi qu’il soit applaudi quand il a donné de la solennité dans l’annonce que notre île aura son Centre Hospitalier Universitaire, de même que le Centre de veille sanitaire de l’océan Indien est bien avancé quant à son implantation dans notre île.
Et puis, comment ne pas se féliciter que, s’agissant du tourisme, le Premier ministre de la France a réaffirmé que les demandes exprimées ici par les intéressés doivent être et seront prises en considération. Et cela malgré (ou parce que) cela a pu coincer ici ou là.

Bon... d’accord... c’est vrai : ça se pressait hier et ça se pressera encore aujourd’hui autour de lui. C’est que... c’est que cela fait bien pour certains d’être sur la photo. Comme cela fait bien pour d’autres de rappeler que les promesses et engagements de ministres et de Premier ministre n’engagent que ceux à qui ils sont adressés parce que ces promesses et ces engagements là ne seront évidemment pas tenus.
N’empêche... Par delà l’inévitable chape de sous-entendus, d’intentions tues ou de visées politiciennes propres à tout homme politique et à son entourage, il reste que les graves problèmes qui sont les nôtres ont été évoqués et ont permis que, l’espace d’un voyage de Premier ministre, on cesse parler de tout ce qui alimente la rumeur et qui fait les délices de ceux qui sont à l’affût des “croc en jambe”.

Hier, et sans doute aujourd’hui, on n’a pas empoisonné le débat par de malsaines histoires à la Clearstream... On a parlé santé et économie. On a parlé de la vie qui nous impose son rythme et ses problèmes. Et là, quelles que soient les intentions des uns et des autres, nos problèmes, il nous faudra les régler.

R. Lauret


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