Il faut dire ce que l’on fait mais aussi faire ce que l’on dit, non ?!

9 septembre 2006

Qui ne se souvient pas de ce fameux jeudi 18 mai 2006 ? Vous ? Je vais vous rafraîchir la mémoire. Le Premier ministre fait une cascade d’annonces publiques qui impressionne la foule et fait sensation. J’en reste moi-même époustouflée, bleufée !!
"Ouverture d’un centre de recherche et de veille sur les maladies émergentes (EmeRVeille). Création du Centre Hospitalier Régional dès la fin de l’année, qui préfigure un CHRU. Versement de 72 millions d’euros pour financer un plan complémentaire au schéma régional d’organisation des soins. 4,5 millions d’euros pour relancer le secteur touristique. Maintien de l’enveloppe de 60 millions d’euros en faveur des entreprises. 3 millions pour la résorption de l’habitat insalubre..." (voir “Témoignages” du 19 mai 2006).
Le thème que je retiendrai pour aujourd’hui de cette liste de promesses est la partie du discours concernant EmeRVeille. En effet, Dominique De Villepin promet qu’un centre de recherche et de veille sanitaire dans l’Océan Indien sera opérationnel à La Réunion dès la fin de cette année. "2,2 millions d’euros vont dès à présent être débloqués pour cette réalisation." Il précise qu’il s’agira d’une "plate-forme de haut niveau, ouverte aux équipes du monde entier travaillant sur les épidémies, aux “chercheurs sans frontières”." Que "le conseil scientifique sera composé d’au moins 50% de scientifiques étrangers avec "une représentation forte de la zone Océan Indien". Alors, on va me dire, il n’y a pas lieu de s’alarmer, la fin d’année n’est pas finie ! Oui, mais voilà, je m’inquiète et je ne suis pas seule. Depuis la crise du chikungunya, que s’est-il passé au niveau des chercheurs ? Une cellule nationale a été montée sous la direction de Antoine Flahault, chercheur de l’INSERM, et localement, une cellule régionale pilotée par Patrick Hervé DRRT, s’est structurée en articulation avec la cellule nationale. Ces organisations regroupent de façon non exhaustive, des personnes impliquées dans la recherche sur le chikungunya.
Entre mai et septembre, les chercheurs de La Réunion et de Métropole ont présenté des projets aux différents appels d’offres. Les recherches avancent même si cela ne va pas aussi vite que les attentes de la société. Par contre, on ne reçoit plus aucune information de Matignon. Quid des 2,2 millions d’euros ? Quid de la coopération dans l’Océan Indien ? J’ai de bonnes raisons de penser qu’il faut veiller à ce que cette annonce, qui était réellement à la hauteur de nos attentes, un projet ambitieux, de niveau mondial, mais structurant pour l’ensemble des pays de la zone Océan Indien et absolument capital au regard de la crise que l’on vient de vivre, ne devienne pas un projet franco-français a minima.
En outre, il ne faut pas oublier qu’il y a à La Réunion, un vivier de compétences de haut niveau, aujourd’hui disposé à apporter sa contribution à la recherche sur les maladies émergentes.
Il est clair que nous devons veiller à ce que les médecins et les chercheurs qui se sont impliqués sur cette problématique à La Réunion, les personnes des cellules régionale et nationale, les ingénieurs et chercheurs de La Réunion compétents et en situation précaire, soient complètement pris en compte dans la structuration de ce centre. De plus, il serait complètement inacceptable que ce centre ne soit pas un "centre de recherche et de veille sur les maladies émergentes dans l’Océan Indien". Mais ça, ça ne peut pas arriver puisque le Premier ministre nous l’a promis...

Maya Césari


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