Il n’a jamais lu Marx, si ce n’est en écoutant Paul ou Bruny...

17 octobre 2006

Un siège est resté vide hier soir à la séance du Conseil Communautaire du T.C.O. Et puis, dans quelques jours, quand se tiendra le prochain Conseil Municipal du Port, il ne sera pas là. Il ne sera plus là...

Les habitants de la cité maritime, et plus particulièrement ceux de son quartier de la SIDR, ne le croiseront plus dans ses tâches militantes de tous les jours, ni les personnes que l’on dit “sans domicile fixe” et pour lesquelles il avait su se rendre disponible dans ces gestes de réconfort matériel qui sont tellement importants pour ceux qui ne disposent pas du minimum...

La dernière fois que j’ai discuté avec lui, c’était justement à propos des vivres que son association distribue aux plus démunis de la ville. Il était soucieux : il craignait que la chaîne alimentaire de la solidarité ne connaisse quelques faiblesses et souhaitait que je les aide, Maryse, Christian et lui même, dans leur entreprise de bénévoles au Comité des chômeurs du Port.

Lucien Biedinger, dans le numéro d’hier de notre journal, lui a consacré un bel hommage. J’ai souhaité, moi aussi, dans ce cadre de mon “Libres Propos” de ce jour, saluer en Jean-Marc Sacanaby, un camarade qui n’a jamais rien demandé à son parti si ce n’est qu’il puisse servir ses frères au nom d’un idéal qu’il a épousé dès son jeune âge.

Jean-Marc ne vivait pas, loin s’en faut, dans l’aisance. Il avait été ouvrier et, pour reprendre l’expression de Lulu, « touchait une retraite de misère ».

Comme c’est souvent le cas dans notre pays, son adhésion à son Parti a été le fruit de son instinct. Il n’a pas fréquenté les bancs de l’Université, si ce n’est celle de la rue et des défilés du 1er Mai. Il n’a jamais lu Karl Marx, si ce n’est en écoutant Paul ou Bruny, Huguette, Claude, Laurent, Jean-Yves ou Elie quand ils appelaient chacun d’entre nous à prendre toute notre place dans ces luttes qui sont les plus beaux actes de la vie.

Dans ces luttes, Jean-Marc a donc pris sa place de militant de base, sa place de « gens de peu » qui savent, comme l’a dit Pierre Sansot, donner à notre Terre, à ses campagnes et à ses usines, cette belle chaleur d’où est sorti un jour le mot « camarade » pour unir tant de gens dans les combats de l’utopie et du rêve.

Ce mardi 17 octobre, le Cimetière paysager du Port accueille Jean-Marc Sacanaby pour l’éternité. Il y rejoint nombre de ceux qui, comme lui, n’ont pas pris le temps de se reposer et que la mort a appelé alors qu’il reste encore tellement à faire.

Raymond Lauret


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