Il n’y a pas que la Fête

10 août 2007

Notre communauté chinoise vient de célébrer avec un faste certain toute une part de l’Histoire de la civilisation du pays de ses ancêtres.

Guan Di 2007 aura été l’occasion pour elle de se ressourcer. Sans aucun doute, tout ce qui a été réalisé autour de l’anniversaire du « Guerrier devenu Dieu » a permis aux autres composantes de la population réunionnaise de mieux et de plus encore s’approprier la première de nos richesses communes : la diversité de notre peuple et, par de là, son exemplarité offerte au reste du monde. Il était de bonne logique que, pour résumer les réflexions que Paul Vergès a un jour confiées à Brigitte Croisier dans un livre remarquable, l’idée «  d’une île au monde  » fut préférée à toute autre. Sur une planète où on voit combien l’intégrisme religieux quand il vire au fanatisme est loin de perdre du terrain jusqu’à entretenir la certitude (que l’on a pu croire dépassée) que les guerres sont nécessaires car suggérées par un certain divin, les sociétés telles que la notre sont à préserver.
Pendant cinq jours donc, notre île s’est ouverte à la Chine profonde comme pour offrir au plus grand nombre des moments de communion.
Il n’eut pas que la Fête, avec la vivacité du théâtre chinois et ses costumes aux riches couleurs, avec une gastronomie que l’on ne présente plus, avec ces sourires qui appellent à l’amitié. Il n’eut pas que la Fête et ses traditionnels pétards. Il y eut aussi des échanges.
Il était bon que, mercredi soir, à l’Hôtel de Ville de St Denis, la question fut posée par une chinoise de chez nous : « Et l’âme chinoise dans tout ça ? N’est-elle pas en train de se diluer jusqu’à se perdre ? ». De même, il était normal que Maurice Cérisola, de l’ADIR, invite le conférencier mauricien d’origine chinoise à aller plus loin dans sa vision des relations à développer entre les deux îles sœur, à l’heure où les discussions sur les Accords de Partenariat Economique sont bien plus importantes et décisives pour l’avenir qu’une simple et toujours possible coopération entre écoles de théâtres d’ici et de là-bas, à l’heure où l’Europe suggère que les pays ACP de la zone se constituent en force qui participe à l’équilibre souhaitable entre une Amérique jalouse de son passé, une Europe soucieuse d’humanisme intelligente et enfin une Inde et une Chine toute appelées à occuper bien plus que la place que les autres voudraient bien leur laisser.
On peut comprendre que la réponse faite à notre ami Cérisola ait pu laisser plus d’un sur sa faim. Monsieur Jospeh Tsang Man Kin, qui fut Ministre de la Culture d’un gouvernement de l’Ile Maurice, ne peut avoir réponse à tout. Il fut excellent à nous parler de Conficius et de Guan Di. Il aurait pu toutefois s’abstenir de comparer la timide émergence de la pratique catholique en Chine à un vulgaire effet Mac Do. Il y va du respect que l’on doit également aux minorités. Fussent-elles naissantes et encore petites.. ;

R. Lauret



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