Il y a une vie avant la mort...

21 octobre 2005

Je voudrais conseiller à mes amis et camarades la lecture du livre que le Père Pedro vient de sortir chez l’éditeur J.C. Lattès sous le titre de “Combattant de l’espérance”. Un livre poignant, qui interpelle et qui, souhaitons le, dérangera.
Sa présence... là où la misère la plus oppressante frappe des milliers et des milliers de nos frères malgaches... explose dans nos consciences de peuples qui mangent à leur faim et qui dorment sous un toit.
Sa quête permanente d’amour à témoigner, de solidarité à apporter, de combats à mener ne saurait nous laisser indifférents et peut nous inviter à sortir d’une perplexité que nous entretenons volontiers devant la tâche que nous jugeons impossible à entamer parce que la vie sur les décharges publiques ne nous semble pas concevable.
Le Père Pedro, c’est lui qui le dit, n’a commencé à comprendre Madagascar et sa culture qu’au bout de cinq années de travail parmi les villageois. "Auparavant, écrit-il, j’étais comme dans un rêve : tout était nouveau et magique".
Un jour, il quitta le séminaire en brousse malgache où il avait la responsabilité de former des jeunes missionnaires. "Difficile d’imaginer odeur plus pestilentielle que celle qui m’a assailli ce 20 mai 1989, raconte—t-il. Je me trouvais en haut de l’une des sept collines de Tananarive. L’atmosphère était souillée, viciée... Mais il y avait pire que l’odeur : des gens y vivaient. Ou plutôt survivaient".
Le Père Pedro se rappelle alors son arrivée dans la grande île de l’océan indien : Madagascar et ses plages de sable blanc, ses barrières de corail et ses paysages de savanes plantées de baobabs. "Mais au dos de cette carte postale, un peuple sombrait".
Au détour d’une page, au bout de quelques longues lignes que sont ses “conversations avec Dieu”, relié à un tout qui le dépasse, il salue Gandhi, Luther King, Dom Helder Camara ou Mère Térésa dont il est si fier de dire qu’avec bien d’autres encore, même disparus, ils ont encore une influence, "celle en premier lieu de montrer qu’il y a une vie avant la mort".
“Une vie avant la mort”... L’expression est belle, elle clame à nos consciences de “peuples qui mangent à leur faim et qui dorment sous un toit” que nous passons peut-être trop souvent à côté de l’essentiel.
"Il y a une vie avant la mort, écrit le Père Pedro. Le simple fait de le savoir n’est-il pas un souffle de vie inépuisable ?"
J’ai feuilleté cet ouvrage-témoignage. Sa force est toute entière contenue dans la question doublement posée : qui l’emportera "de l’esprit d’égoïsme ou de l’esprit de sacrifice ? La société ne sera-t-elle qu’une grande exploitation au profit des plus forts ou une consécration de chacun pour le bien de tous, pour la protection des faibles ?"
De Frédéric Ozanam qui la posait déjà quand, en 1833, il fondait la société Saint-Vincent-de-Paul pour servir les plus pauvres, à ceux qui, dans leur quête d’un nouvel ordre culturel et social mondial, la pose toujours aujourd’hui, la porte est ouverte aux combattants de l’espérance de toutes les églises et de tous les horizons...

R. Lauret


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