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8 novembre 2005
Commencé hier lundi, le séminaire “Les RUP et la pêche : perspectives et spécificités” organisé par la Commission européenne se termine ce soir. On lira par ailleurs les comptes-rendus de la première journée de cette rencontre qui a vu converger vers notre île plusieurs dizaines de responsables venus de Guyane, de Martinique et de Guadeloupe, des Açores, de Madère et des Canaries, de Bruxelles et de Mayotte.
On ne pourra pas reprocher au président de la Région Réunion de s’être cantonné hier dans un rôle de puissance accueillante et d’avoir contenu son propos d’ouverture à ce que tout protocole prévoit.
Affirmant d’emblée qu’il prenait sans doute le contre-pied du thème du séminaire “RUP et la pêche : perspectives et spécificités”, il rappela le contexte géopolitique dans lequel chaque RUP en général et La Réunion en particulier se situent.
Pour ce qui est, a-t-il dit de l’océan Indien qui participe pleinement à la dimension maritime de l’Europe, nous y connaissons une démographie exponentielle. Et de citer Madagascar qui comptait 4 millions d’habitants en 1947 et dispose aujourd’hui de 18 millions, les chiffres de 24 millions et de 30 millions étant avancés pour les horizons 2015 et 2025 !
Et de citer encore la Tanzanie et le Mozambique qui comptent aujourd’hui respectivement 36 et 19 millions d’habitants et devraient avoir 46 et 23 millions dans quelques années !
"Ces pays, s’autorisait à dire le président de la Région, sont à notre porte de région européenne. On y vit avec parfois, moins de 2 dollars par jour."
Or l’océan Indien est une mer riche, une riche mer dont 97 à 98% des captures sont faits par les flottilles des états étrangers à la zone.
Dans cet environnement, devait en substance insister Paul Vergès, La Réunion, c’est l’Europe. Une Europe qui ne doit ni ne peut ignorer cette spécificité qui doit poser à tous "le devoir d’une ambition beaucoup plus large" pour "un devoir d’avenir beaucoup plus long" que ce à quoi on s’en tient quand on voit les choses depuis Bruxelles et les pays de l’hémisphère Nord.
"Monter au plus haut du mât pour voir le plus loin possible" : telle devait être la conclusion du Président de la Région.
La Commission européenne et sa Direction Générale de la Pêche ont-elles été sensibles à cette vision “moderne” - quoi que habituelle - que Paul Vergès a souhaité donner de l’engagement qui doit être celui de tout humaniste responsable face aux problèmes de survie que connaissent des peuple environnants ?
Dans les coulisses du séminaire, plus d’un se mettaient à le penser.
La Directrice de la DG Pêche et affaires maritimes de la Commission européenne, que tous ses collègues et assistants appellent par son prénom, a donné l’image d’une personne que sa grande compétence n’empêche nullement d’être simple dans son comportement et accessible aux problèmes des autres. Je l’ai personnellement vérifié, le temps que dura le trajet que Mme Léa Verstraete fit dans ma voiture, à travers les rues de Saint-Denis : une touchante attention à tout ce qui fait la vie des Réunionnais et une saine curiosité pour ce que l’on peut deviner derrière ce que l’on voit.
Et puis, en commandant à un bureau d’expertise de renommée mondiale une étude sur les perspectives de la pêche dans chacune des sept Régions Ultrapériphériques, la Commission européenne semble montrer qu’elle ne saurait avoir arrêté de positions restrictives définitives alors même que s’affirme de manière de plus en plus évidente le rôle que la pêche peut remplir dans le développement économique de nos régions.
R. Lauret
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