Ils seront donc quatre ou cinq...

3 février 2007

En entrant en lice à son tour dans l’arène de l’élections présidentielle, José Bové vient de compliquer un peu plus la situation des “petits” candidats qui, chacun à sa manière, expriment le même désir de bouleverser les choses de la politique et, pour mettre leurs actes en action, n’ont trouvé rien d’autre que d’annoncer tous leur propre candidature.

Tous disent la même chose, mais ne sont pas capables de l’exprimer d’une même voix. Par delà les regrets que nous pouvons avoir devant cette difficulté à se rassembler, on peut se poser une question : pourquoi, non pas cette division (puisqu’ils pensent tous la même chose) mais cette incapacité à se rassembler à partir de ce qui unit plutôt que se séparer parce que des incompréhensions prennent le dessus ?

L’altermondialisation est un concept, une idée, une philosophie (et que sais-je encore) qui, naissant d’un ras-le-bol unanime, aboutit à une exaspération et à un ressentiment. Cela ne donne pas forcément un projet structuré. Cela fait un cri, un cri de foules à la tête desquelles n’apparaît pas une force, une seule force, qui en les fédérant et en impulsant leurs désirs spontanés, orienterait leur marche dans et vers une stratégie et un plan discutés.

« J’ai décidé d’accepter que mon nom incarne sur le bulletin de vote la volonté commune de battre la droite et l’extrême droite et de redonner l’espoir d’une alternative à gauche ». Ce sont là les propres mots de José Bové lors de la conférence de presse qu’il a tenue à Paris jeudi. Cela ressemble à une sorte d’aveu d’échec de tout le monde. Aveu qui emmène celui qui se définit comme « le porte-voix des sans voix » à se « décider à accepter » que « son nom incarne la volonté commune ». De la prétention ? Non, seulement l’aveu d’un échec...

Ils sont en fait quatre ou cinq autres à dire à peu près la même chose. Car Marie George Buffet, Arlette Laguillier ou Olivier Besancenot ne parlent pas différemment. Sans oublier Dominique Voynet...

Ah ! S’ils avaient eu, là-bas aussi, un homme (ou une femme) de réelle envergure, capable de rassembler dans une alliance très large, avec un projet de développement durable et crédible qui interpellerait les ambitions personnelles légitimes quand elles sont au service du pays d’aujourd’hui et de demain, oh ! oui, il est sûr que les choses auraient pu se présenter tout autrement !

A quatre ou cinq, ils vont en avril prochain se partager peut-être plus de 30% des suffrages. Unis, ils auraient pu être le porte-voix des sans voix et bousculer les classes dirigeantes qui se succèdent et un jour jusqu’à être à même d’oser dire au peuple qu’ils sont eux aussi capables désormais de diriger un pays...

Raymond Lauret


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  • quatre ou cinq raisons qui en disent long sur ceux qui menacent d’appeler à voter sarkozy.


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