J’ai appelé Sergio...

10 octobre 2006

Dimanche soir... Il est 19h30 environ. Mon téléphone sonne. C’est Patrice Ségura, le coach de la Saint-Pierroise. Sa voix est calme, presque grave.

"Notre victoire de cet après-midi me semble peu de chose à côté de l’accueil que nous a réservé la Jeanne, me lâche-t-il. Tout a été parfait. Depuis notre arrivée au stade jusqu’à notre départ, nous avons senti l’intention de l’ensemble des dirigeants portois de donner du sens au mot fair-play. Nous avons été très sensibles à cette volonté...".

Et Patrice de noter que la défaite (à domicile) de la Jeanne d’Arc ne donne que plus de hauteur à la qualité du verre de l’amitié qui a suivi la fin du match.
"Renouvelez à Sergio Erapa et à toute son équipe mes remerciements" me demande-t-il, encore sous le coup de sa toute récente maladie.

J’aime bien Patrice. J’apprécie qu’une victoire ne lui fait pas oublier l’essentiel. Et l’essentiel est dans ce qui reste quand tout est consommé. C’est là un trait fort de son caractère d’homme généreux et entier : quand on gagne, on salue celui qui a perdu.

Lundi matin, au lever du jour, j’appelle Sergio, le jeune président de la Jeanne. "Un match, me dira-t-il lui aussi, ce n’est qu’un match. Il faut accepter que l’on tombe sur plus fort que soi. Ce qui importe, c’est ce qui reste dans les rapports qui se tissent entre les hommes grâce au Sport. Notre fierté, c’est que tous les clubs qui viennent à Lambrakis en repartent conscients que nous avons fait le maximum pour bâtir et sauvegarder l’essentiel".

L’essentiel ?... Pour Sergio aussi, l’essentiel ce n’est pas la déception qu’entraîne forcément une défaite. Pour Sergio aussi, l’essentiel, c’est ce qui reste... quand tout est consommé !

Voilà... C’est tout... J’aurai pu, ce matin, vous parler de choses importantes, de la neige annoncée, de la Tamponnaise qui s’envole avec, sur ses talons, la Saint-Pierroise prête à profiter de la moindre occasion, de la FFF qui examine cet après-midi un litige avec possibilité de match à rejouer, voire de match perdu pour le fautif, de M. Ban Ki-moon qui devrait succéder à M. Kofi Annan à la tête de l’ONU, de la montée en puissance de l’extrême droite en Belgique, du rapprochement entre la Chine et le Japon ou encore du meurtre d’Anna Politkovskaïa et du tollé provoqué dans le monde entier.

Quitte à montrer mes faiblesses qui viennent de ce maillot mauve que j’ai moi aussi porté dans ma jeunesse, j’ai préféré saluer le kop, les dirigeants et les joueurs de la Jeanne qui nous démontrent une fois encore qu’ils savent s’élever quand tant d’autres peuvent craquer. Car il y a des défaites qui valent bien des victoires. J’ai préféré saluer une grande équipe : c’est peu de chose, et cela se fait en peu de mots. C’est fois trois rien. Mais c’est beaucoup...

Raymond Lauret


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