J’ai envie de dire à Idriss Issa...

26 mai 2005

(page 2)

Nous reviendrons plus tard sur les appétits élyséens de M. Sarkozy ou encore le défi bien ardu qui attend la jospinie alors que les effets du référendum de ce dimanche pèsent déjà sur l’avenir de ceux qui, à Paris, ont forcément un destin national. Pour aujourd’hui, il m’importe de vous parler de ce qu’a balancé dans le “Quotidien” d’hier son chef de rédaction Idriss Issa, un Idriss Issa qui se fait manifestement alimenter par le magnéto qu’un membre de la Commission permanente du Conseil régional mêle incognito aux micros réglementaires.
La chose s’est passée le 17 mai dernier. Ce jour-là, Paul Vergès tient à informer - il aurait pu ne pas le faire - la “Com’ Perm” des difficultés objectives rencontrées sur le chantier de la Route des Tamarins, difficultés, soit dit en passant, incontournables sur un chantier de cette importance. L’ouvrage, rappelons-le, “court” entre Saint-Paul et l’Étang-Salé et traverse des zones habitées. Est-ce étonnant qu’il ait fallu faire face à des difficultés liées au foncier, au relogement de familles ? N’était-il pas inévitable qu’apparaissent les effets de la conjoncture internationale avec de fortes répercussions sur les prix de l’acier, du béton, des matériels, du fret ?...
Et puis, le président du Conseil régional ne pouvait pas ne pas dire que certains prix, totalement disjonctés par rapport à l’estimation des bureaux d’études mandatés, pouvaient laisser penser qu’il y a eu de la concertation pour s’entendre sur “le dos de la bête”, autrement dit que “l’effet Tamarin” a pu vouloir créer sa grosse tendance inflationniste !
D’où sa déclaration reprise par Idriss Issa qui écrit, sans que cela nous choque, qu’accordant le plus grand crédit à ces soupçons qui circulent, le président de la Région a menacé "d’aller au scandale public (s’il a) le moindre doute sur le moindre marché". Voilà certains prévenus !
Et puis, comme d’autres bruits sont lancés ici ou là sur la corruption de certains élus, ne serait-ce que parce que actuellement un procès en Île-de-France met en cause, à tort ou à raison, d’éminents responsables de l’U.M.P. et du P.S., comme d’autres affaires ont pu mettre en cause, toujours à tort ou à raison, d’autres responsables d’autres partis, Paul Vergès a mis en garde les élus (tous les élus) de l’institution.
Président de la Commission d’Appel d’offres où siègent des représentants de tous les courants politiques de la Région, je n’ai personnellement pas besoin - et sans doute d’autres aussi autant que moi - de ce rappel à l’ordre. Mais un président, tout président ou présidente de collectivité, ne doit-il pas rappeler à ceux et à celles qui assurent à ses côtés ou en son nom de lourdes responsabilités des positions de principe claires, qui ne se discutent pas et dont on ne déroge pas ?
C’est pourquoi, j’ai envie de dire à Idriss Issa que son article est finalement le bienvenu. À ses lecteurs cependant de faire la part entre ce qui est fondamentalement bon et ce qui relève de la petite mesquinerie. Idriss Issa a une excuse : son informateur, avec ostentation il est vrai, vole parfois très bas.

R. Lauret


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus