Contribution à la réflexion

J’ai noté qu’en deux ou trois semaines, la DDE et les entreprises locales ont su faire

4 mai 2006

Je l’ai vécu : lorsque la route du littoral est ouverte à tous, il n’est pas sans risque de prendre la RD41. Libérés de la grosse circulation qui la régularise, les quarante kilomètres de lacets de la route de La Montagne voient ceux qui l’empruntent alors foncer à vitesse déraisonnable pour arriver plus vite à destination. Il y a manifestement un danger qui n’existe pas quand, dans un sens et dans l’autre, ça roule pare-chocs contre pare-chocs...
Il faut donc se rendre à l’évidence : passé le temps des résolutions prises sous le coup de (l’imprudente) émotion, on reprend la route du littoral, en évitant autant que possible les heures de pointe (entre 6H00 et 8H00, puis entre 15H30 et 18H00) et en s’essayant au co-voiturage, question de ne point rajouter aux queues qui s’étirent...
Vient alors, pour le quidam qui ne connaît rien des études que préparent les ingénieurs, le temps de la réflexion devant le spectacle des bouchons qui, comme si de rien n’était, ont repris de plus belle deux jours après la réouverture !
Partout dans le monde où les populations se déplacent en masse, le transport en commun est la solution qui s’est imposée. Il s’agit, bien évidemment, d’un transport en commun qui bénéficie de priorité, de fiabilité dans ses temps de passage et de parcours, de confort, de sécurité, de permanence. En un mot, de crédibilité. La voiture individuelle devient alors une option. Elle n’est plus une obligation. On peut la laisser chez soi ou dans un parking sécurisé. On la sortira si besoin, et le week-end.
En passant sur la route du littoral aujourd’hui, on note que la DDE et les entreprises locales ont su sécuriser la zone où le 24 mars dernier des tonnes de falaise ont glissé et chuté brutalement. Les deux voies côté mer semblent être bien protégées par “un mur” imposant qui, s’il était prolongé sur les 12 kilomètres de toute la route, nous mettrait vraisemblablement à l’abri d’autres éboulis dont on sait qu’ils ne vont pas manquer. Ce “mur” laisserait libre l’espace constitué par les 2 voies côté montagne et la bande d’isolement en pied de falaise pour des travaux lourds de “dégraissement” de la paroi de montagne...
J’ai le sentiment... ce n’est qu’un sentiment, je ne suis pas technicien... que l’on pourrait dans ces conditions circuler tout en travaillant à “faire reculer” la falaise.
Si techniquement cela devait s’avérer faisable, il faudrait impérativement désengorger le trafic pour le fluidifier dans les heures de cohue. L’idée déjà émise d’une priorité totale donnée à des bus et taxis collectifs qui, le matin entre 6H00 et 7H30, puis l’après-midi entre 16H00 et 18H00, seraient seuls autorisés à prendre la route du littoral, ne mérite-t-elle pas d’être sérieusement étudiée ?
Parkings sécurisés et gratuits à Saint-Leu et Saint-Paul (pour les gens qui viennent du Sud), au Port ou à La Possession, à Saint-Denis (la Redoute, la Caserne Lambert, le Chaudron, la zone du boulevard Lancastel), navettes de bus et de taxis collectifs pour la route du littoral, réseaux de bus et surtout de taxis collectifs aux arrivées, avec des tarifs fixés pour être accessibles à tous. Entre les plages horaires ci-dessus arrêtés, circulation libre et, on peut le penser, aérée : est-ce une vue de l’esprit ou bien une voie à creuser ?
Je rajoute : avantage fiscal pour tous ceux qui font preuve de civisme en empruntant les transports collectifs...
Tout au long des deux ou trois ans que dureraient les travaux, nous engagerions une rupture dans nos habitudes. Le transport en commun entrerait dans nos réflexes et cesserait d’être considéré comme un pis-aller réservé aux économiquement faibles.
L’État a la sagesse de fermer la route du littoral quand cela est nécessaire. Saurons-nous l’encourager à avoir l’audace de provoquer le choix de l’intérêt général qui s’impose déjà ?

Raymond Lauret


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