J’aime mon île, je l’(a)ménage

28 septembre 2006

À l’heure où la collectivité régionale élabore son Schéma d’Aménagement Régional à partir, bien sûr, d’un diagnostic partagé du territoire, je souhaiterais apporter ma vision de cet aménagement de notre cadre de vie pour les décennies à venir. L’exercice de cette planification est loin d’être aisé, mais peut être ô comment passionnant, si les acteurs que nous sommes conçoivent d’avoir la tête dans les nuages tout en ayant les pieds sur terre.
Nous avons conscience des nombreux atouts de notre île tels que la richesse de sa biodiversité et de ses paysages, sa jeunesse, son dynamisme économique, sa diversité culturelle mais nous savons aussi que notre île doit faire face à des contraintes fortes : l’exiguïté de son territoire, l’éloignement avec la Métropole, l’Europe, son fort taux de chômage, les retards en équipements... Comment avec ces différents paramètres, réussir la planification d’un aménagement qui réponde au mieux aux besoins de la population actuelle et à ceux des générations futures ? Dans le même temps, une croissance démographique qui va amener La Réunion au million d’habitants en 2025 et la prise en compte des effets du changement climatique et de l’adaptation à ces changements font de cet aménagement futur un vrai défi à relever.
Je me mets à rêver de La Réunion de 2015-2025, d’une île où il fait toujours aussi bon vivre, une île qui fait la fierté de ses habitants, qui en assurent sa promotion. Pour que ce rêve ne soit pas qu’une utopie, j’ai pleinement conscience de l’importance des enjeux.
Prenons le logement par exemple. Il nous faudra construire plus de 170.000 logements d’ici 2025. Il faut donc poursuivre et intensifier une densification de qualité qui respecte l’environnement. Les aménageurs savent le faire, gardons les bons exemples et mettons à la poubelle “les cages à lapins”. La densification n’est pas synonyme de barres verticales, exit cette vision dépassée de l’aménagement. Des villes bien densifiées, des bourgs bien structurés avec des services à proximité, des équipements structurants, des espaces de rencontre et de respiration, c’est possible ! Pour plus d’efficacité, il est essentiel de relier l’urbanisation à la politique des déplacements. En effet, l’infrastructure tram-train permettra cette densification tout autour des gares et des pôles d’échanges avec les autres modes de transport. Et nous aurons là un vrai projet de préservation des ressources (eau, énergie, foncier...). Si nous ne faisons rien, c’est la perspective de 500.000 véhicules à la queue leu leu, sur des routes toujours plus belles mais toujours plus encombrées, qui nous attend ! Qui d’entre nous l’accepterait ?
Concernant les terres agricoles et les espaces naturels, leur préservation n’est plus à démontrer. Même si l’avenir du sucre est incertain, il faut garder à l’esprit que d’autres potentialités de mise en valeur de ces surfaces sont possibles (biocarburants, produits dérivés de la canne, cultures vivrières, élevage, agrotourisme...). Il est nécessaire d’inventorier les espaces naturels, qu’ils soient des hauts ou du littoral, et de leur attribuer des vocations. Que les “piknik chemin volcan”, “zembrocal rougail saucisses” sous les filaos..., aspect culturel fort, perdurent, contribuant ainsi à un toujours mieux vivre ensemble. D’autant que ces espaces de détente et de rencontre sont de vrais atouts touristiques, qu’il faut accompagner, d’une vraie politique de traitement des déchets garantissant ainsi à notre île une meilleure sécurité sanitaire. Voilà rapidement quelques domaines où il me semble primordial de réussir un aménagement durable de notre île.
Et vous chers lecteurs comment souhaitez-vous votre île dans 10, 20 ans ? Faisons ce rêve ensemble : celui de partager un projet collectif ambitieux pour l’ensemble des Réunionnais.

Marie-Pierre Hoarau


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