Jacques Chirac : la contre-attaque ?

19 juillet 2005

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Jean-Louis Debré, le président UMP de l’Assemblée nationale, vient de s’en prendre à Nicolas Sarkozy qu’il accuse tout simplement de "ruiner l’action du gouvernement auquel il appartient", gouvernement dont il veut semble-t-il "empêcher la réussite pour mieux préparer sa carrière"...
Voilà un propos qui ne fait pas dans la nuance et qui n’a pas été lancé en l’air comme ça, sans réflexion ni concertation.
En s’indignant du comportement d’un Ministre d’État en charge des problèmes de la politique intérieure française, ce proche de Jacques Chirac prend le risque, assurément calculé, de provoquer ce qui serait une crise, non pas dans le gouvernement, mais avec l’intime entourage du Président de l’U.M.P. qui n’est autre que Nicolas Sarkozy en personne.
Il est clair que le manque total de loyauté d’un Ministre vis-à-vis du Chef de l’État doit beaucoup agacer la quasi-totalité des membres du gouvernement. Sarkozy nargue Jacques Chirac sans se masquer ni se démarquer. Il s’en fait presqu’un devoir, sinon un plaisir. N’est-ce pas le provoquer que de se moquer publiquement de l’interview traditionnelle du Chef de l’État le jour de la Fête nationale au motif que, selon lui, "le Président n’a rien à dire" ? N’était-ce toujours pas de la provocation que d’insister sur le "non savoir-faire" que "le Président" a montré dans la défense de la candidature de Paris pour les Jeux olympiques du 2012 ? Et ces attaques, Sarkozy les revendique en sa qualité de chef du parti du Président de la République à qui il a imposé sa présence dans le gouvernement, au Ministère qu’il voulait, dans une nouvelle configuration qu’il a choisie, c’est-à-dire un Ministère de l’Intérieur aux pouvoirs couvrant bien d’autres domaines de la vie intérieure française que ce qui lui est habituellement dévolu.
À n’en pas douter, Jean-Louis Debré a été missionné pour éperonner le lance-torpilles Sarkozy. Misant sur un P.S. en apparente crise durable d’identité et de personnalités, Jacques Chirac semble ne pas craindre de s’opposer, avec tout l’art et toute la manière dont il est capable, à celui qui se propose de nettoyer au Kärcher les cités à problème et qui, avec les quelque 300 voitures brûlées ces jours-ci seulement en Ile de France, a reçu une réponse de la part de ceux avec qui il cause dur. Une réponse en forme de provocation assurément.

R. Lauret


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