Je l’écoutais hier parler de mondialisation...

10 février 2005

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L’Office municipal du sport du Port - auquel je reste très attaché - peut s’enorgueillir d’être le seul O.M.S. de France et d’Outre-mer à avoir inauguré ses locaux en présence d’un ministre de la République. C’était le 8 février 2000 et le représentant du gouvernement s’appelait Marie-George Buffet.
Marie-George nous avait fait l’amitié d’inviter Leïla Duchemann qui, comme chacun le sait, est portoise. C’est là une attention qui avait été appréciée.
D’autant plus qu’en Métropole, elle s’imposait comme l’un des plus efficaces ministres des Sports que la France ait eus. Son combat contre le dopage a marqué fortement les esprits. Elle a imposé l’élargissement et la sophistication des moyens de détection et de lutte pour éradiquer ce fléau. Et le Conseil national de la jeunesse, c’est elle aussi.
Nous avions alors suggéré à Marie-George que la loi sur le sport qui allait être votée évoque le principe d’une démocratie participative davantage vécue dans la gestion du sport.
Nous appuyant sur l’exposé des motifs de son projet de loi qui, de longs mois durant, avait été soumis à la réflexion dans la population, nous nous félicitions qu’elle y avait souligné - et nous la citons - que "l’appréciation grandissante des citoyennes et des citoyens à être écoutés et entendus, à participer aux prises de décisions qui les concernent, à intervenir dans la gestion de ces décisions, doit enfin être prise en considération".
Nous avions encore cité le recteur Jean Sarailh qui, au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, invitait et encourageait "les Municipalités à créer des O.M.S. en leur montrant l’intérêt qu’elles peuvent avoir à se décharger, auprès de personnes spécialement qualifiées, d’une partie de leurs soucis et le bien qui peut en résulter pour un plus grand nombre de leurs administrés".
Alors, nous lui avions proposé que son projet de loi comporte un article qui recommanderait aux maires qui le voudraient bien de déléguer le plus possible à leurs concitoyens une part des responsabilités qui sont les leurs, dans le domaine du sport, là où les compétences dans la population existent réellement, disponibles, généreuses, désintéressées.
Et nous concluions : "Une loi qui ne décréterait pas mais qui recommanderait ne vaut-elle pas que l’on brave ce frisson qui nous gagne quand on quitte un état pour un autre ?"
Il manquait manifestement du temps (le projet de loi était déjà en navette entre l’Assemblée nationale et le Sénat) pour que notre proposition puisse être prise en compte. Mais l’entourage de Marie-George nous avait assuré que l’audace du point de vue ne l’avait pas laissé indifférente.
Ce qui ajoute à nos regrets. Car la dimension irréversible qu’ont prise aujourd’hui toutes les formes de lutte contre le dopage montre bien que lorsqu’une idée est juste et un combat justifié, alors, quand vous partez, les autres continuent ce que vous avez commencé.
Cela - rien que cela - témoigne que Marie-George Buffet a été une ministre qui aura marqué son Ministère et les grandes préoccupations de notre société.
Je l’écoutais hier parler de mondialisation et j’en ai été convaincu. Puisse-t-elle réussir, au Parti communiste français, l’œuvre de rénovation permanente qui, pour reprendre l’historien Roger Martelli, nécessite que nous choisissions "pour l’avenir un projet toujours différent, dont la manière d’être et l’organisation doivent être à l’image non d’une société de transition mais de la visée qui l’anime".

R. Lauret


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