Je lui souhaite de bien s’en tirer

18 octobre 2006

Hier soir avait lieu le premier des trois débats qui opposeront entre eux les socialistes candidats à l’investiture de leur parti pour la présidentielle de 2007.
En fait de débat, si on en croit “le règlement” qui a été retenu, il n’y en aura pas. « Les trois participants n’échangeront pas directement, l’organisation est minutieusement cadrée pour éviter tout éventuel dérapage », précisait-on dans les couloirs des studios d’enregistrement de la société V.C.F... Dix questions couvrant dix sujets « considérés comme incontournables » seront posées à chacun des trois prétendants qui n’auront pour contradicteurs que... les journalistes qui seront seuls juges du poids des réponses données. Et qui pourront les relancer si besoin.
La méthode surprend. Elle est nouvelle. Elle vise manifestement à bannir les cacophonies qui, bien des fois, ont marqué les face-à-face ou, c’est bien pire, les affrontements à 5 ou 6... Et puis, débarrassés de toute agressivité directe - tout à fait normale entre gens de sensibilités différentes - les débats obligeront les auditeurs à faire leur propre analyse des idées développées plutôt que d’être sous de l’influence de l’ascendant que tel ou telle prendrait sur tel autre dans des confrontations où le physique et le mental, mais aussi l’astuce, comptent toujours.
Madame Ségolène Royal, qui a dit qu’elle n’était pas spécialement disposée pour des débats avec ses camarades, ne pouvait se décommander. Elle rencontrera donc ses deux rivaux socialistes, Messieurs Strauss Khan et Fabius, sans avoir besoin de les regarder droit dans les yeux ou de “subir” leur plus grande maîtrise des duels notoires ainsi que leur expérience avérée des grands dossiers de l’État.
Dans cet exercice, je lui souhaite de bien s’en tirer.
Je le lui souhaite bien sincèrement car, entre nous, sur le peu que j’ai pu entendre lors de son récent passage chez nous, je suis resté sur ma faim. Et il me semble bien que je ne suis pas seul dans ce cas !
Bon... je veux bien... elle participait à ce qui n’était qu’un meeting ! Un meeting, c’est pour galvaniser la foule et arracher ses applaudissements, faire monter le thermomètre. Sur ce point, tous les militants socialistes présents à Saint-Joseph peuvent dire qu’elle a réussi. Et puis, sur le bateau de Maud Fontenoy avec PPDA et la presse, ça a été bien. Mais pour moi qui ne suis pas militant socialiste, pour ceux d’entre nous qui ont à subir certains dirigeants ou élus de ce parti, cela ne suffit pas. Et puis, lorsqu’il lui faudra entrer dans le débat devenu inévitable quand il s’agit de passer le premier tour de la présidentielle, souhaitons que nous n’ayons pas à reprendre alors à notre compte l’interrogation de M. Favre, militant socialiste de la première heure, lequel vient de se demander publiquement que, « si nous avons pu voir la bonne élève Ségolène réciter sa leçon réunionnaise, où était la solide candidate à la présidentielle que nous appelons de nos vœux ? »
Il y a quelque temps, avec tous nos camarades et de très nombreux Réunionnais, nous avons fait ici ce dont en France certains n’ont pas été capables : placer Lionel Jospin loin en tête de tous les candidats. Ici, nous avions voté avec le programme réunionnais que nous lui avions soumis et que Lionel avait approuvé. Là-bas, c’était une toute autre histoire... C’était en avril 2002, il y aura cinq seulement l’année prochaine : rappelez-vous, c’était le premier tour de la présidentielle.

R. Lauret


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