Je ne vais pas changer de banque pour cela !

16 février 2008

Au royaume de la délinquance en col blanc, l’histoire récente des chèques volés au sein même d’une banque de la place est somme toute banale. Cette affaire “ne porte que” sur quelques centaines de milliers d’euros. Une paille par rapport aux 4,8 milliards de la Société Générale envolés suite aux exploits d’un de ses jeunes et brillants cadres, le trader Jérôme Kerviel.

Pour ce qui est de “notre” affaire réunionnaise, une flopée de “gens bien” se sont amusés, les uns à dérober des chèques de banque dans le coffre dionysien de l’établissement bancaire même, ces chèques permettant à d’autres de les échanger contre de l’argent liquide avec ristourne d’un (gros) pot de vin ! En bout de ligne, une victime dont le compte, sans doute régulièrement fortement alimenté, a été débité à son insu. Jusqu’à ce qu’elle le découvre et, bien entendu, porte plainte.

Les gendarmes font donc actuellement leur travail pour déterminer le rôle de chacune des 5 ou 6 personnes à ce jour interpellées dans cette affaire que d’aucuns commentent comme étant hors du commun. Et une fois leurs investigations et interrogatoires finis, ce sera au Parquet de décider à quel niveau judiciaire l’affaire sera jugée.

Je vous le disais : rien que du très banal. Notre actualité en a vu d’autres. Du classique donc.

Ce qui surprend cependant, c’est de constater que des employés (peut-être deux) d’une banque puissent encore croire que de tels forfaits passeront inaperçus.

Les exemples ne manquent pourtant pas qui montrent combien les moyens de contrôle dont disposent les directions de banques ainsi que les forces de police et de gendarmerie sont redoutablement efficaces. Rares sont les crimes et délits qui ne sont pas solutionnés, jusque dans leurs détails, dans les jours et semaines qui suivent leur découverte. Les tests ADN sont d’une remarquable précision et donc d’une étonnante et grande efficacité pour confondre les auteurs de délits. L’informatique décèle tout. Cela, on le sait. On devrait en être convaincu.

Il faut croire que la tentation de l’argent facilement détourné est trop grande et qu’elle “déboussole” certains. Ceux-là sont toujours rattrapés. À quoi tient-il qu’ils l’oublient ?

Dieu merci, tous les employés de banque, tous les spécialistes en placement financier et tous les commerçants ne sont pas des escrocs.

Et ce n’est pas parce que j’appelais ma banque cette semaine pour un éclairage sur un prélèvement dont j’étais l’objet et que je ne m’expliquais pas, que je vais aujourd’hui en changer. Car, vous vous en doutez bien, l’employée un peu gênée “par ma question” - ce que je comprends, vu le contexte - a éclairé ma lanterne : il me faut bien payer mes communications téléphoniques. Et cela se fait selon le mode de prélèvement que j’ai demandé...

Raymond Lauret


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