Je signe volontiers, mais...

31 mars 2006

J’ai décidé de signer moi aussi la pétition que le “JIR” propose à l’approbation de ses lecteurs. Je la signe donc, bien que je trouve qu’elle arrive très, très, très tard. Certes, je ne vais pas confondre tous ceux qui, aujourd’hui et autour de Jacques Tillier, assurent la continuation d’un organe de presse qui, dans le passé, n’a sans doute pas suffisamment exprimé vis-à-vis de ce qui allait devenir "la route de la mort" les réserves qui s’imposaient. Mais parce que la presse joue un rôle énorme dans la construction de l’opinion publique, il appartient à tous ceux qui l’alimentent de leurs réflexions de se rappeler qu’ils pourraient eux aussi être considérés demain comme ayant failli à leur devoir et à leurs opportunités de vigilance.
Dans les années 1950 et jusqu’en 1963 où elle fut inaugurée en grandes pompes par du très beau monde sous les louanges de quasiment toute la presse écrite et parlée, on avait suffisamment d’éléments pour être plus que sceptiques devant cet ouvrage qui, collé à la falaise, allait de toute évidence devenir "la route de la mort". Il suffisait alors, en levant les yeux, de réfléchir et d’imaginer.
Ceux - la plupart de ceux - qui nous ont précédé dans les médias réunionnais ne manqueraient certainement pas de se sentir visés par les accusations portées 50 ans après dans ces mêmes médias.
Il ne s’agit pas de ressasser le passé. Il convient seulement pour ceux qui ont fait du journalisme leur métier (et aussi pour ceux qui s’y essaient à titre bénévole) de se dire qu’à applaudir avec leur stylo ou leur micro tout ce qui se fait, ils ne rateront pas un jour les interrogations de nos concitoyens.
C’est pourquoi j’ai envoyé au “JIR” ma pétition, mais légèrement complétée.
Et si cela peut rassurer tous mes amis, qu’ils sachent que je suis évidemment concerné par ce que j’écris. Pour l’avenir...

R. Lauret


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