Je vous écoutais, M. Le Premier président de la Cour des comptes...

7 septembre 2007

Ce jeudi 6 septembre, dans la salle des délibérations de la Chambre régionale des comptes de La Réunion, tranquillement assis au milieu de mes collègues élus municipaux, je vous écoutais, M. Le Premier président, nous parler avec talent et émotion du rôle qu’ ont à jouer dans la société française les Chambres régionales des comptes. Vous sûtes rappeler à un auditoire particulièrement attentif que notre île, dans la richesse des diversités qui lui donnent un statut si particulier, sert aujourd’hui de modèle à une société métropolitaine qui commence à penser qu’il n’est que temps qu’elle s’en inspire. Vous sûtes aussi nous montrer combien nous avons, avec vous, le devoir de distiller dans notre zone Océan Indien l’idée que la mondialisation ne saurait se contenter des seules voies que lui indiquent le commerce et le développement industriel et qu’elle se doit aussi de conjuguer au temps du culturel et de l’équilibre dans les rapports entre les hommes.
Et puis, vous avez mis beaucoup de gravité dans votre voix quand vous avez terminé votre propos en démontrant que les Chambres régionales des comptes sont en définitive «  des leviers de réformes  ».
Par l’observation de ce qui ne va pas - du fait des hommes qui ne sont pas par nature parfaits mais également malgré les hommes qui ont parfois à composer avec des textes inadaptés (« archaïques », pour reprendre le terme de M. Roger de Weck, le Président de l’Institut Universitaire de Hautes Études Internationales de Genève à propos des institutions de notre pays), par l’observation donc de ce qui ne va pas, les C.R.C peuvent peser sur l’amélioration nécessaire des lois qui régissent notre société. Et vous avez eu raison de reprendre les définitions respectives de « l’efficience » et de « l’efficacité » en vous appuyant sur l’image d’un pont qui ne doit pas seulement être construit dans les délais et l’enveloppe prévus (efficience) mais qui doit aussi permettre aux véhicules d’y passer (efficacité).
Avec M. Jacques Brana, le Président de notre CRC à nous, vous avez cité la régularité du système indemnitaire et du cumul des mandats qui prévalent pour les élus comme points à améliorer.
Permettez-moi de vous dire que sur ce seul angle, il conviendrait que votre institution use sans tarder du précepte qui y a court et que vous avez rappelé, un sourire plein de malice sur vos lèvres : «  ouvrez et voyez » .
M. le Premier président, si vous devriez ouvrir la boîte (à Pandore ?) du régime indemnitaire des élus, vous verriez qu’il y a dans nos établissements publics et collectifs, des postes de Présidents et de vice-présidents à tire-larigot, hautement (j’allais dire grassement) rémunérés et dont la nécessité est bien (pour le moins) discutable.
En fait, M. le Premier président, la démocratie représentative, avec sa règle du « quorum » qui est d’un ridicule qui n’est plus à démontrer, a besoin d’imposer que l’on soit avant tout présents. Point n’est nécessaire que l’on serve à quelque chose pourvu que l’on vote. C’est « la démocratie ».
Pire : on peut cumuler. C’est la loi. Avec certes, un plafond de 7600 euros (environ) à ne pas dépasser mais que l’on peut rajouter aux autres revenus d’une profession ou de rentes diverses. De quel temps disposons-nous donc pour assumer trois ou quatre fonctions qui, au vu du montant des sommes qui nous sont allouées, représentent beaucoup d’investissement ?
Dans le temps de ce “libres propos”, je ne peux davantage développer. Aussi, M. le Premier président, je rêve qu’un jour notre C.R.C ouvre un débat sur ce sujet. Là se trouve un réel «  levier de réformes » . Il suffirait d’ouvrir pour que l’on voit.

R. Lauret


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