Jean-Paul Vigier : quand le monde n’a pas dit son dernier mot

17 mai 2006

Au moment où j’écris ce “Libres propos”, je n’ai pas encore rencontré Jean-Paul Vigier qui, hier soir, était l’invité de Jacques Lowinski et du Collège Coopératif de La Réunion.
Jean-Paul Vigier est né en 1935 et il est président de la Fédération Européenne des Banques Éthiques et Alternatives (F.E.B.E.A.), organisme qu’il a créé il y a 5 ans.
Derrière ce sigle qui semble manier volontairement l’irrationnel, Jean-Paul Vigier ambitionne d’appeler un public des plus larges à sortir de la docilité conservatrice à laquelle nous invitent les puissances du moment qui sévissent encore.
Une “banque” peut-elle être “éthique” et “alternative”, c’est-à-dire autre que “financière” et “à profit” ? Un tel modèle de Banque peut-il s’imaginer dans une Europe majoritairement dominée par l’idéologie libérale ?
Jean-Paul Vigier y croit, bien sûr. Il y croit au point d’avoir écrit en 2003 une "lettre ouverte à ceux qui veulent rendre leur argent intelligent et solidaire", lettre dont son éditeur dit qu’elle est "à la fois un manifeste en faveur du développement d’une économie plus juste et solidaire et un guide pratique à l’usage de ceux qui souhaitent investir leur argent de façon éthique".

En 120 pages d’un ouvrage dont la densité ne nuit nullement à la facilité de lecture, l’auteur nous invite à le suivre dans la démarche des finances solidaires, celle où votre argent vous permet d’aider les autres, tout bonnement.
Bien sûr, il s’agit de donner à ceux qui acceptent de souscrire à des projets de développement dans l’économie alternative deux types de garanties : d’une part, celle que leur épargne ne sera pas livrée à des charlatans et d’autre part celle de la reconnaissance par l’État de l’importance sociale et de l’intérêt du geste.

À la fin de sa “lettre”, Jean-Paul Vigier cite le philosophe Michel Serres, qui disait que "tout projet donne un but au hasard" ainsi que l’écrivain Paul Valéry pour qui "le vent se lève, il faut tenter de vivre"...
Me revient une phrase lue quelque part et que j’offre, dans la lignée du grand dessein auquel Vigier nous invite, à votre réflexion : "... Le provisoire c’est l’inévitable ; le définitif c’est les leçons de l’inévitable...".
C’est que pour notre ami - dont nous recauserons -, il est évident que le monde n’a pas dit son dernier mot. Et avec le monde, le sens de la solidarité...

R. Lauret


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