Jusqu’à, peut-être, communier…

13 mai 2009

Ce dimanche 10 mai, quelque part dans notre île, dans le Sud le matin, dans le Nord l’après-midi. Deux grandes salles avec, dans chacune, une tribune et beaucoup de monde, pour deux rassemblements bien distincts qui viennent ponctuer trois journées d’un travail basé avant tout sur l’approfondissement de la réflexion et la façon de faire avancer une œuvre collective.
Cette œuvre, ceux et celles qui s’y sont mis savent — et ils le diront — qu’il leur faut constamment et toujours en améliorer le contenu afin qu’elle colle à la réalité de notre temps et qu’elle se place dans les perspectives d’un monde où la crise économique qui s’installe un peu partout peut d’avantage encore fragiliser nos principes de solidarité. Trois journées donc consacrées à réfléchir, à écouter, à échanger, jusqu’à, peut-être, communier.
Depuis ce dimanche-là, quelques dizaines d’heures se sont écoulées. J’y pense toujours. Les hommes et les femmes qui y étaient n’étaient pas les mêmes. Sans doute que nombre d’entre eux et d’entre elles ont dans leurs vies de chaque jour beaucoup de points et de convictions en commun. Mais, durant ces trois jours-là, ces 8, 9 et 10 mai de l’an 2009, ils n’étaient pas au même endroit, ni n’échangeaient avec les mêmes personnes, si ce n’est, dans le Sud le matin et dans le Nord l’après-midi, pour l’un ou deux d’entre eux.
Chacun parlait avec ses mots à lui, chacun ramenait les réflexions qu’il retirait de ce qu’il entendait à ce qui constituerait le terrain de ses engagements pour les jours à venir. Chacun participait donc, jusqu’à, je vous le dis, peut-être communier.
Bien sûr, les deux “ordre du jour” n’étaient, ne pouvaient, ni ne devaient être le même. Dans notre société où les hommes et les femmes engagés ont tant de questions à se poser et de réponses à chercher, Dieu merci, il y a de la place pour des débats différents, en tout cas distincts, mais qui peuvent se rejoindre même s’ils n’ont pas à se confondre.
J’ai aimé que ce Dimanche, dans le Sud le matin, dans le Nord l’après-midi, des mots et des phrases aient résonné dans le cœur de ceux qui s’étaient réunis pour nous rappeler à un grand devoir de solidarité. Car celui qui a invité son peuple à « une croisade contre la pauvreté » n’a finalement pas dit moins que l’autre qui a stigmatisé les « égoïsmes de ceux qui veulent toujours avoir plus et ne voient pas ceux qui ont si peu ».
J’ai aimé que l’on y ait passé du temps pour évoquer la nécessaire solidarité entre les peuples des îles de l’océan Indien et les coopérations qu’il nous faudra mettre en place pour que nos différences deviennent complémentarité non seulement dans le domaine économique, non seulement dans le domaine culturel, mais bien dans tout ce que la relation humaine nous offre de champ d’actions.
Alors, les chants entonnés avaient beau ne pas être les mêmes, il y avait ici et là-bas beaucoup de foi et de conviction et, je me dois de le croire, une même volonté partagée de faire gagner notre société, quelles que puissent être les chapelles respectives de ceux qui s’exprimaient. Puisque ceux qui, ici et là-bas, participaient jusqu’à, je vous le dis, peut-être communier, m’ont semblé entendre « le silence des pauvres ».

R. Lauret

10 mai

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Messages

  • Curieux de savoir si c’était une communion spirituelle ou communions des croyant, ou c’était 3 jours pour réceptionner l’écho de nos concitoyen(ennes) qui manque de tout ; dont les plus démunis i rest dann bas kanal le 7 juin nou mett ansamb pou garde la Réunion la tête hors de l’eau.


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