Kofi Annan, pas totalement stupide

28 juillet 2006

Sans doute n’avez-vous pas été, vous non plus, insensibles aux dernières nouvelles.
Dimanche dernier, le Premier ministre israélien, Monsieur Ehud Olmert avait, selon les sources qui inondent le monde de toutes les informations importantes, "esquissé une amorce de compromis en se montrant favorable au déploiement d’une force militaire européenne au sud du Liban dont la mission, à terme, serait de démanteler les capacités militaires du Hezbollah..."
Dans un billet que mon petit ange gardien n’a pas souhaité qu’il soit publié, j’aurai pu écrire qu’une lueur d’espoir était apparue dans la vie des habitants des pays de là-bas et que nous pourrions peut-être bientôt espérer voir des visages d’enfants enfin souriants.
Lundi, Madame Condoleezza Rice, Secrétaire d’état américain, pouvait confier aux agences de presse internationales qu’elle est "profondément préoccupée par la situation du peuple libanais et ce qu’il subit". De la compassion chez cette grande dame ? Voilà qui pouvait surprendre. Mais nous avions le droit de penser que tout peut arriver un jour.
Et puis... il y eut ce mercredi. Dans le monde entier, une vague d’indignation, plus forte que toutes les vagues d’indignation que nous avons entendues jusqu’à ce jour : quatre observateurs de l’ONU, pourtant en poste dans les sous sols de leur immeuble, ont été tués par l’armée israélienne. Et cette extraordinaire, inouïe, inimaginable déclaration du Premier ministre d’Israël qui, tout en exprimant ses “profonds regrets”, explique : "Il s’agit d’un bombardement accidentel."
On croit rêver. Il y aurait donc des bombardements qui ne sont pas accidentels ! En tout cas, accidentels ou pas, ils tuent. Ils tuent même des observateurs de l’ONU protégés dans les sous-sols de leur immeuble...
Pas totalement stupide, Kofi Annan, le Secrétaire Général de l’ONU parle, en langage diplomatique, de "bombardement apparemment délibéré". C’est bien le moins que l’on puisse dire.
Vous avez compris : "l’esquisse d’amorce de compromis", évoqué par M. Ehud Olmert, a vécu ce que vivent les belles intentions des truands.
Ce soir, à Kuala Lumpur, capitale de la Malaisie, au gala de clôture du Forum régional de l’ASEAN (Association des Nations du Sud-Est Asiatique), Condoleezza Rice doit se mettre au piano pour jouer devant les congressistes en tenue de soirée un morceau de ses compositeurs favoris, Brahms et Chostakovitch.
C’est que jouer du piano, c’est sa seconde spécialité. La première, c’est de s’apitoyer sur le sort que subit le peuple de Liban.

Raymond Lauret


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