Kwassa-kwassa ici... Cayucos là-bas...

25 août 2006

Dans l’archipel des Comores, on les appelle les “Kwassa-kwassa”. Là-bas, quelque part entre les côtes d’Afrique et les îles Canaries, ce sont les Cayucos. Dans les deux cas, il s’agit de pirogues sommaires, qui ne devraient pas, mais surtout pas transporter de passagers.
Et pourtant, des passagers, ils en transportent. Des passagers qui fuient, quel que soit l’océan, la même misère pour tenter de se retrouver ailleurs, là où, croient-ils, il y a davantage de moyens et donc quelques probabilités d’espérer s’en sortir. Des passagers qui, pour avoir payé une petite fortune le droit d’aller voir si, là-bas, on les accepterait, ne sont pas moins des clandestins dont les autorités du pays auquel ils ont rêvé et dont on leur a dit qu’ils y seraient bien accueillis, n’en veulent pas.
La semaine dernière, le gouvernement canarien s’est ému auprès des autorités africaines et de la Communauté Européenne : en trois jours, ce ne sont pas moins de 1300 clandestins qui ont débarqué, venus du Sénégal et de la Mauritanie.
L’immigration dans les conditions qui sont vécues sur les “cayucos” comme sur les “kwassa-kwassa” sont un drame humain. Ceux qui choisissent le risque de partir pour ne pas dépérir sur la terre qui les a vus naître sont pour la plupart des hommes (ou des femmes) dont on dit dans nos pays avancés qu’ils en sont l’avenir. Là-bas, ils sont l’avenir de rien. Là-bas, ils savent qu’ils n’en ont pas pour eux-mêmes. Alors ils partent...
L’Italie est elle aussi concernée par ces vagues d’immigrés et Romano Prodi, le chef du gouvernement, soulignait la nécessité "d’une coopération internationale efficace, aussi bien au niveau européen qu’avec les pays du pourtour de la Méditerranée..." pour, ajoutait-il, "... bloquer les départs" !!
Si on peut comprendre les responsables des pays “envahis”, la Communauté internationale doit-elle pour autant se cacher les yeux et la conscience au spectacle de peuples qui sont les damnés de la Terre de notre XXIème siècle ? Un siècle qui a inventé l’Organisation Mondiale du Commerce et la mondialisation des économies, tout en se gardant d’humaniser pour la généraliser, notre conception de l’égalité des Droits des Hommes de toute la planète ?
Difficile problème qui nous pousserait loin de nos préoccupations de pays riches, si on s’y préoccupait...

R. L.


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