L’artisanat réunionnais, ce méconnu...

28 septembre 2005

Hier mardi, avec Giraud Payet, Jean-Marie Tincrès, Alcey Mourouvaye et Yannick Payet-Fontaine de la Chambre de métiers de La Réunion, Emmanuel Lemagnen, Antoine Matillon et moi-même, nous avons convié la presse à une rencontre. Il s’agissait pour nos organismes respectifs de rendre compte de la séance de travail que nos 2 Commissions du Développement économique avaient tenue vendredi dernier.
L’artisanat réunionnais est méconnu dans le grand public. On ne sait pas toujours qu’il “vaut” plus de 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires, qu’avec 31.150 emplois il concerne 15% de la population active qui a un emploi dans notre île et que quelque 9.500 entreprises en activité représentent le tiers des entreprises réunionnaises.
Sur les plus de 31.000 emplois qu’il compte, 21.629 sont occupés par des salariés et apprentis. Cette précision permet de comprendre que 46% des entreprises n’ont pas de salariés, que 42% en ont entre 1 et 5, et 8% entre 6 et 10, et seulement 4% plus de 10 salariés.
Autre donnée qu’il convient d’avoir présente à l’esprit : entre 2000 et 2004, le nombre d’emplois dans l’artisanat réunionnais est passé de 26.790 à 31.143, soit une augmentation de plus de 16% en 4 ans. Par les temps qui courent, il ne faut pas faire la fine bouche.
À noter que 11% des entreprises sont créées par des personnes ayant moins de 25 ans et 61%, les deux tiers donc, par des responsables ayant entre 26 et 40 ans. À noter également que si 33% des entreprises artisanales ont une ancienneté d’au moins 3 ans, 31% en ont plus de 10. À noter encore que, dans notre île où les difficultés ne manquent pas, 1.704 entreprises ont été immatriculées en 2004 pendant que 1.099 étaient radiées.
Ces quelques chiffres montrent à l’évidence que le dynamisme du secteur artisanal est potentiellement avéré. Reste donc à accompagner ses acteurs dans quelques postes clés.
La mise en place d’un F.I.P. (Fonds d’Investissement de Proximité) qui soit résolument adapté à la dimension et aux besoins spécifiques de ce secteur de notre économie est une urgence.
En demandant à chacun de leurs élus d’adhérer à la démarche, par l’achat symbolique d’une action du F.I.P., les responsables de la Chambre de métiers et du Conseil régional de La Réunion ne sont pas que de sympathiques défenseurs d’une mesure dont l’intérêt n’échappe à personne.
Leur geste pourrait inspirer les élus d’autres institutions - Conseil général, mairies, parlementaires - et les autres organismes consulaires. Il pourrait aussi et tout simplement amener de nombreux citoyens à pouvoir participer eux aussi à un acte de solidarité qui se construit à la base, dans une Réunion qui, pour reprendre des expressions bien de chez nous, saurait "jouer groupé" parce qu’elle doit savoir qu’elle est "douée pour le futur" et qu’il lui faut donc avoir "la force d’y croire" puisqu’il s’agit pour elle que nous "valorisions nos atouts".

R. Lauret


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