L’autre ne dit pas...

25 octobre 2005

J’étais hier-matin dans les studios de KOI, invité par Jean-Max Hoarau pour son émission de 7h20 - 8h. On y parle de l’actualité et on répond en direct aux questions des auditeurs. L’exercice n’est pas déplaisant, et il faut accepter que l’anonymat derrière lequel peuvent s’abriter vos interlocuteurs encourage certains à des outrances de langage. C’est la règle du jeu même si, pour éviter que les professionnels de “l’accaparement du micro” n’usent et n’abusent de la situation pour les mêmes attaques sur les mêmes problèmes avec la même constante dans le “y’a qu’à” ou le “faut qu’on”, cette règle devrait être précisée et les recommandations suivies d’application. C’est un problème d’éthique et d’intérêt pour KOI elle-même : tous les auditeurs qui écoutent peuvent ne pas apprécier le ton péremptoire de quelques donneurs de leçon. Il y a des moments où la faiblesse vire à la tolérance. La tolérance ? "Il y a des maisons pour ça", disait en son temps le docteur Vergès.

Ainsi ce “couple” qui se partage la tâche. L’un se dit “marxiste”, l’autre ne dit pas qu’il participe régulièrement à des groupes de prières au cours desquels tous les pénitents ne lui donnent pas forcément le bon dieu sans confession.
Je laisse volontiers tomber le second, charité oblige et parce que, malgré toute l’humilité dont je veux bien être capable, je me dis que nous n’avons pas, ni moi ni surtout le président et les autres élus de la Région qu’il attaque à tout bout de champ, de leçon à recevoir.

Le premier, “marxiste” comme je l’ai entendu une fois se définir, fait l’effort d’argumenter, mais à sa manière, quand il passe à la radio. Son dada : la continuité territoriale.
Je comprends qu’il veuille que le prix du billet d’avion baisse. Qui donc ne le voudrait pas ? Il n’y a rien de bien original à le clamer. Mais quand on reproche au dit billet d’être cher, pourquoi en faire porter la responsabilité à la Région ? C’est ça l’objectivité ?
Les 8 millions d’euros... les 16 millions sur deux ans... que le gouvernement a versés, pourquoi oublier de dire qu’ils ne permettent pas de continuité territoriale comme pour la Corse ? Là-bas, “ils” perçoivent 60 fois plus ! Pourquoi ne pas convenir que chez nous, ce n’est là qu’un traitement social de la mobilité ?

Lorsque cet auditeur dit, ce qui est réel, que Wilfrid Bertile, vice-président en charge de la mobilité à la Région, l’a reçu courtoisement et a eu avec lui une réunion de travail franche et instructive, ce dont il lui sait gré, pourquoi donc continue-t-il à écrire, sous couvert de son association, les propos que l’on connaît à l’encontre du président de la Région ?

Certes, Paul a décidé de ne jamais s’émouvoir de ce genre d’attaques. C’est le droit de notre camarade d’être magnanime (mais distant) vis-à-vis de ces attitudes, qui, finalement, ne font nullement avancer aucune question. Mais il faut savoir que, pour ceux et celles qui savent le travail qu’abattent certains élus et tout particulièrement Paul Vergès, il y a des limites à l’insignifiance et à la gratuité facile de certains discours...
Parce que je le crois malgré tout sincère, j’aimerais inviter notre auditeur “marxiste”, non pas à de la complaisance, mais à davantage d’objectivité dans ses déclarations.
À vouloir faire comme son “maître à penser”, il passe peut-être à côté d’un vrai combat : celui qui pourrait nous faire enfin comprendre ce qu’il y a dans le prix des billets pour ces avions qui, nous le constatons tous, sont toujours pleins où qu’on le prenne dans le monde entier...

R. Lauret


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus