L’eau de nos montagnes

31 mai 2006

C’était un de ces jours comme il y en a chaque jour... Le soleil s’était levé pour remplir le ciel de sa chaude lumière. Il faisait clair : c’est comme ça que les hommes et les femmes d’ici savent si bien dire. La vie, après s’être endormie, s’était réveillée comme elle le fait chaque matin, nous laissant croire qu’elle était l’espace d’un temps, devenue sommeil. Et, puisqu’il y avait eu un soir, il y eut forcément un matin...
Là-haut, dans la montagne, filtrée par le sol, une eau fraîche et abondante coulait. Fraîche, abondante et pure. Sans elle, que serions-nous ? Sans elle, où serions-nous ?
"Sans elle ?... Sans lui ?..." Simples et grandes interrogations pour lesquelles nous n’ignorons pas la réponse...
Nul n’en doute. Un simple interrupteur nous rappelle le génie de l’Homme qui a su mettre en réseau le courant électrique, le domestiquer et l’offrir dans nos maisons à chacun d’entre nous. L’électricité : la voilà, la vraie fée des logis. Combien de temps perdu et de fatigue, d’imprécision aussi, nous évitons-nous chaque jour à cause d’une seule prise de courant ? N’est-il pas merveilleux, le génie de l’Homme ?
Et que dire de cette eau, en bouteille, en carafe, plate ou pétillante, au bout du robinet qu’il nous suffit d’ouvrir ? Savons-nous apprécier la chance qui nous entoure et le génie de l’Homme toujours merveilleux ?
"Ouvrir le robinet"... "appuyer sur l’interrupteur"... "brancher l’aspirateur"... peser sur le bouton" : nos vies sont faites au quotidien de ces gestes simples que nous répétons sans nous interroger le moins du monde.
Il nous faut bien sûr remercier les Hommes et les Femmes de tous les temps qui ont su imaginer, dompter et faire évoluer ce que nous appelons la Science. La Science dans tous les domaines où elle s’applique à nos vies. Celui de la médecine et du transport des hommes et des marchandises, sur terre, sur mer, dans l’air ; celui de l’agroalimentaire et du vestimentaire, de la construction et de la communication. Celui des codes de nos Lois. Celui du savoir, de la recherche, de la création...
Il nous faut aussi les plaindre et les dénoncer, ces hommes, quand ils cherchent à détruire nos robinets et nos interrupteurs. Les plaindre, les dénoncer, les combattre aussi...
Et puis, le soir avant de nous endormir, le matin avant de nous réveiller, nous pouvons toujours avoir une pensée pour le soleil qui permet, après sa chaude lumière qui a empli le ciel, que nous apprécions qu’il fasse nuit. Ou encore pour cette eau que la montagne nous offre, fraîche, abondante et pure. Sans eux, que serions-nous ? Sans eux, où serions-nous ?
Ne soyons pas surpris que nous ayons alors une pensée, juste une pensée, mais une pensée émerveillée pour la lumière du ciel et l’eau des montagnes, histoire de ne pas rester à notre seul interrupteur et à notre seul robinet. Histoire de remonter à la source de la vie, loin derrière nous. Ce qui nous permet de voir loin devant... Et d’avoir envie de murmurer un reconnaissant merci les yeux levés.

Raymond Lauret


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