“L’Excellence artisanale”

16 décembre 2004

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J’étais ce mardi 14 décembre à la soirée de “L’Excellence artisanale” que la Chambre de métiers organisait dans le salon d’apparat de l’ancien hôtel de ville de Saint-Denis.
Y assister c’est, pour tout élu en charge du développement économique au Conseil régional, un devoir auquel s’ajoute - s’il y a des affinités - l’assurance de rencontrer des gens sympa et méritants.
“L’Excellence artisanale”, c’est une réalité constante dans notre île. Il nous suffit de nous promener dans les allées des “Fait main”, de nous retrouver au Salon du meuble et du bois de la Rivière Saint-Louis, de jeter un œil grand ouvert sur le hall des Villas du Lagon ou, tout simplement, de demander à la ronde si, à la place des cuirs et autres similis importés, il n’y a pas un “bon p’tit” magasin où on trouverait des meubles créoles : on vous en indiquera forcément plusieurs.
Et puis, il vous reste encore l’adresse de la Chambre de métiers : les cartes de visite des ébénistes locaux y sont disponibles. Et croyez-moi, ce n’est pas du toc !
“L’Excellence artisanale”, c’est aussi la réparation automobile, la boulangerie-pâtisserie, le bâtiment ; c’est la photographie, la mode, l’art culinaire, la couture.
À la limite, on se demande bien ce que Philippe Doki-Thonon et son restaurant “La Saladière” font à la C.C.I.R., là où on ne parle que “commerce” et un peu “industrie”. La gastronomie n’est-elle pas avant tout un art qui est l’âme et le corps de l’artisanat ?
Mardi donc, j’étais à côté de Jocelyn De Lavergne, maître des lieux, de René-Paul Victoria, heureux d’accueillir chez lui la grande fête des ouvriers réunionnais, de Cyrille Melchior mon homologue du Département, de Philippe Léglise de la Préfecture et de deux charmantes dames, Sophie Gastrin et Virginie Benoîte, au talent affirmé dans le rôle qui leur était imparti à l’une et l’autre.
Il y eut nos discours, des médailles et des diplômes, des bouquets, des bisous, des photos. Il y eut Jean-Paul Virapoullé, Ibrahim Dindar et Hilaire Maillot, associés dans le même éloge pour le plan quinquennal pour l’artisanat réunionnais qu’ils ont un jour imaginé dans un Hôtel de la Mayenne.
Il y eut - je dois le préciser - un Hilaire Maillot remarqué, ému jusqu’à être émouvant lorsque les souvenirs de ses premières batailles furent, par lui, évoqués.
Et puis, parmi l’assemblée, discret sur sa chaise, au premier rang tout de même, l’œil attentif à veiller que tout se passait comme cela avait été prévu, penché sur son voisin de droite ou de gauche pour entretenir une discussion de circonstance, un jeune homme, le regard pétillant d’intelligence et de disponibilité, la quarantaine à peine, bien coiffé, sobrement costumé, calme et serein dans ce doute volontairement cultivé par ceux qui savent que “le provisoire c’est l’inévitable et que le définitif réside dans les leçons que l’on tire de l’inévitable”.
J’échange avec lui un sourire complice, au nom des quelques moments que nous avons connus et qui ont fait avancer les points sur lesquels nous nous étions accordé. Je le connais assez peu finalement, mais suffisamment toutefois pour apprécier Jean-Marie Tingrès dont j’ai envie de croire et, partant, d’écrire, qu’il est sans doute le principal artisan de cette ambiance positive qui règne aujourd’hui entre des hommes qui se sont fortement opposés ces temps derniers à la Chambre de métiers de La Réunion.
J’aurai sûrement l’occasion, d’ici la fin de l’année, de dire à Denise, sa mère, tout le bien que je pense de son fils. Je la croise parfois quand elle traverse la cité où j’habite pour se rendre au cimetière d’à côté déposer un bouquet sur la tombe de Marcel, son mari décédé il y a bien des années. Un chouette gars qu’il était, celui-là !

Raymond Lauret


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