L’histoire est banale et même un peu triste

26 décembre 2006

Vous aurez noté sans doute vous aussi que la chambre sociale de la Cour de Cassation (mais oui, ça aussi ça existe !) vient de débouter le citoyen Jean-Philippe Smet, qui n’est autre que Johnny Hallyday, dans sa demande visant à récupérer la propriété des bandes originales de ses chansons enregistrées alors qu’il était sous contrat avec Universal Music.

Mon propos n’est pas ici de nier au célèbre chanteur ses droits face à une société qui avance, pour sa part, que ses salariés ont « vécu comme une blessure et une injustice la remise en cause par Johnny Hallyday du travail qu’ils ont accompli pendant 42 ans ».

Le fossé entre les notions de propriété artistique telles qu’elles peuvent être ressenties entre un auteur qui interprète avec talent une œuvre devant le public qui paye pour applaudir et ceux qui, dans l’ombre des studios, procèdent aux milles et ingénieux arrangements qui donnent à l’œuvre sa plate-forme d’envol, ce fossé devient énorme quand la lune... cesse d’être de miel. Alors, les tribunaux tranchent, les textes de loi en main.

Non, mon propos n’est pas là. Je veux seulement le limiter au drame à multiples facettes qui déchire actuellement celui qui s’est autoproclamé « l’idole des jeunes » et qui ne manquait pas de talent. De ce talent dont les salariés d’Universal Music disent qu’ils en sont pour une part non négligeable.

Il faut savoir que Johnny, dont nous savons qu’il s’est bâti sur la citoyenneté française, a demandé à devenir... citoyen belge. Comme l’était son père. Serait-ce un souci de l’enfant prodige de retourner sur ses terres d’origine ?

Cela aurait pu se plaider. Car après tout, la Belgique est au cœur de la Communauté européenne et Jacques Brel a bien montré qu’une frontière n’est visible que dans la planimétrie... Visible, mais pas forcément sensible !

Et puis, Johnny vient de décider de s’installer en Suisse, pas bien loin de Gstaad, une station de ski, huppée à ce qu’on dit puisque réunissant, selon le Guide du Routard, « la plus grande concertation mondiale de boutiques de luxe ».

La bâtisse qu’il s’y est achetée, pour y vivre et pour échapper au fisc français, n’a que trois étages, deux balcons en bois. Elle n’a coûté que un million et demi d’euros et nécessitera, pour être rénovée et confortablement habitable, autant d’argent.

Bon... L’histoire est banale et même un peu triste puisque, selon son avocat, « le combat de Johnny continue » après la première partie perdue contre Universal Music.

L’histoire est banale et, disons le derrière notre petit sourire, elle est même un peu triste. Comme si cela ne suffisait pas, voilà que Jean-Marie Le Pen s’en mêle. Il vient de déclarer comprendre Johnny et d’inviter vivement ce dernier à demander quelques explications à un ancien Ministre des Finances de la France. Un certain Nicolas Sarkozy pour lequel Johnny a appelé à voter prochainement... Et là, pour Johnny et pour ceux qui l’aiment bien, c’est triste tout simplement...

Raymond Lauret


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