L’idée des bus et des taxis n’a même pas été débattue...

25 avril 2006

À l’allure où vont les choses, on peut parier que dans une semaine tout au plus, la quasi-totalité de ceux qui, il y a peu encore jetaient en pâture M. Yvan Martin, aura tout oublié. Ils auront oublié ce qui a été abondamment dit sur les ondes et écrit dans la presse, à savoir que si le jeune ingénieur de la DDE "avait eu un peu de jugeote, il n’aurait pas ouvert une route dont il sait pertinemment qu’elle est dangereuse, vu que... et que ..."
Samedi, ils étaient nombreux à encore invectiver cette “foutue DDE” à qui, décidément, ils ne pardonnent rien. Vous vous rendez compte : “ELLE” avait annoncé - avec la complicité du préfet (mais ça, ouf !, ça a été oublié !) - que la route ouvrirait à 12 heures. Et il “leur” a fallu attendre jusqu’à 13 heures ! Toute une heure à poireauter sous le soleil ! C’en était trop ! Alors, interrogés par des journalistes, ils ont vidé leur sac de désapprobations contre celle qui est devenue leur souffre-douleur, leur punching-ball, la bouche d’égout qui les dégoûte : et, haro donc, une fois encore, sur la DDE...
Et maintenant que depuis samedi 13 heures ça roule ? Vive la DDE ! Jusqu’à quand ? Jusqu’à la prochaine fois, évidemment !
Jusqu’au prochain glissement de plaques de la falaise pourrie !... Ce jour-là, surtout si un véhicule est “pris dessous”, on entendra à nouveau les mêmes invectives, on lira à nouveau les mêmes courriers dénonçant la même irresponsabilité de ces mêmes soit disant responsables qui jouent “à la roulette russe avec la vie des réunionnais”.
Bien entendu, on trouvera alors quelqu’un pour dire que cette erreur de route commise dans les années 1953, il nous faut aujourd’hui faire avec et, hélas, pour 10 ans encore. Bien entendu, il y aura ceux qui “se payeront” l’État, le Préfet, la Région et son président. Et on leur offrira pour cela les ondes des radios et les colonnes du courrier des lecteurs.
Bien entendu, il y aura aussi, également et encore quelques-uns pour alors regretter que, en 2006 comme en 1980, on n’a pas saisi l’occasion pour favoriser (en le privilégiant) le transport collectif des voyageurs...
L’idée que des bus ou taxis aient l’exclusivité du transport des voyageurs entre Saint-Denis et La Possession et entre La Possession et Saint-Denis pendant une heure trente ou deux heures tôt le matin puis en fin d’après-midi n’a même pas été débattue. Au motif (semble-t-il) qu’il n’y a pas assez de bus ni de taxis pour faire face aux besoins ! Comme si on ne pouvait pas faire avec ce que l’on a et augmenter progressivement ! En posant un postulat : il est désormais urgent de tout entreprendre pour commencer à se donner un réseau de transports en commun digne, parce qu’il y a des citoyens qui veulent eux aussi partager la responsabilité dans un pays qui est le leur.

R. Lauret


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