L’intelligence économique : pour que la France ne reste plus naïve

10 novembre 2005

Selon la définition qu’en a donné Alain Juillet, le haut fonctionnaire qui a en charge son développement, l’intelligence économique c’est la "maîtrise de la protection de l’information stratégique pour tous les acteurs économiques".
C’est là un chapitre tout récemment ouvert du monde de l’économie et il était fort intéressant de comprendre les raisons qui y ont un jour mené l’État et, dans la foulée, certaines régions françaises.
J’ai eu le privilège, hier matin, d’entendre M. Philippe Caduc, PDG de l’ADIT (Agence pour la Diffusion de l’Information Technologique) devenue depuis peu la Société Nationale de l’Intelligence Stratégique, faire l’historique d’un concept qui s’est tout rapidement imposé dans le paysage de nos économies et dont l’impact pour leurs perspectives est de plus en plus et de mieux en mieux compris.
Tout commence, en France, le jour où l’on découvre que les autorités des USA disposent d’une véritable “Chambre de guerre”. Après avoir ciblé les plus gros marchés qui “sortent” dans tous les pays du monde, cette “chambre” passe à “l’attaque”. Au pays qui se veut être le champion du tout libéral, un inimaginable partenariat public-privé donne à l’impérialisme économique ses couleurs les plus criardes. Derrière la C.I.A. dont c’est plus de 40% des activités, s’organisent des “Raids” sur les marchés étrangers hautement solvables. Le contre-espionnage (donc l’État) américain tisse une toile dans laquelle tombent toutes les affaires qui rapportent gros. On vous laisse le soin d’imaginer que la délicatesse n’y a pas toujours été de mise.
La France s’est alors reprochée d’être pour le moins naïve et a opté pour une organisation de son intelligence économique qui la protégerait chez elle et ailleurs. Trois objectifs ont été assignés à l’ADIT : tout d’abord, anticiper. Mais anticiper de façon continue, un peu à la manière d’un sucre lent qui irriguerait progressivement toutes les strates de notre technologie. Ensuite, associer. Associer l’ensemble des éléments de la collectivité pour que l’intelligence économique soit l’affaire de tous. Enfin, produire. Produire évidemment de l’information et de l’expertise de qualité qui seraient mises à la disposition de tout ce qui contribue à faire du territoire français un pôle de compétitivité. Le tout en prenant la Région comme dimension de référence.
On l’a compris : il s’agit de lancer le plus vite possible un véritable marketing stratégique et arrêter de perdre du temps dans l’éparpillement des compétences et des laboratoires d’idées. C’est bien là la moindre et la première des choses, à l’heure où on se plaît à dire que le monde est devenu un grand village.
"Comme l’entreprise a un métier, le territoire a une vocation, disait-on lors des premières Assises Nationales de l’intelligence territoriale, le 24 novembre 2003, à Deauville. Cependant, une collectivité n’est pas une entreprise : elle n’a pas à sélectionner le ou les produits qu’elle a à vendre. Elle a à élaborer une stratégie de développement dont le succès se mesure en termes d’emplois, de cohésion sociale, de niveau et de qualité de vie".
J’allais oublier de préciser : seules trois Régions en France ont à ce jour eu le réflexe de se sentir interpellées par ce défi du 21ème siècle. La Réunion est ici en compagnie de la Basse-Normandie et de l’Essonne.

R. Lauret


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