La baraque en question

30 août 2005

Joli coup de pied que celui que Patrick Savatier et des sociétaires de “Momon papa lé la” viennent de balancer dans la fourmilière des avantages dont certains cadres sont les bénéficiaires !...
Ce dimanche, ils sont une vingtaine de personnes pour lesquelles la recherche d’un logement est une épreuve des plus incertaines (lire page 6) et qui sont allées à La Montagne . Là-bas, ils ont fracturé le portail d’une superbe villa nichée au milieu de 3.000 mètres carrés de jardin agrémentés d’une vaste piscine.
Ils ont sorti sacs de couchage et couvertures et se sont installés sous la grande véranda, tranquillement. Ils ont posé pour les photographes de la presse qu’ils ont avertis de leur croisade. Ils ont dormi. Et maintenant, ils attendent...
La baraque en question, d’une valeur de 500.000 euros, a donc eu des allures de cour des miracles, le temps que ses occupants d’un moment soient, très probablement d’ici peu de temps, invités à quitter les lieux.
Mieux, on peut même se demander si celui qui en était l’attributaire n’a pas, en toute conscience, refusé de se laisser emporter dans ce type de pratique en choisissant de crever l’abcès de ce genre d’avantages en nature qui portent atteinte à certaines valeurs. Des valeurs qui devraient, en nos temps de difficultés pour un grand nombre de nos concitoyens, inspirer les comportements des responsables.
Propriété de la CINOR, la demeure sera, dit-on, bientôt rachetée par le Conseil général, qui en fera le logement de fonction de son nouveau D.G.S..
Patrick Savatier a tout juste eu le temps de poser un problème de fond : par-delà une belle maison qui reste vide alors que des demandeurs de logements n’en ont pas, à quoi correspondent vraiment ces “avantages” en nature qui sont liés à certaines fonctions ? Dans la foulée, à quoi correspondent ces indemnités ou ces bien nommés jetons de présence qui souvent servent à justifier, pour leur rémunération, la seule présence d’élus ?
La démocratie, la vraie, celle qui vaut que l’on se batte pour qu’elle avance, est-ce seulement des redécoupages qui vont signifier des postes de conseillers généraux ou d’élus municipaux avec, au bout, de confortables rétributions, ou bien, des espaces de responsabilités que l’on désire exercer de manière désintéressée ?
La question, de plus en plus, interpelle les plus démunis qui, à l’instar de Patrick Savatier et de ses amis, la lancent dans l’opinion.
Et là, il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut point entendre...

R. Lauret


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