“Là-bas”..., je dois signer “là-bas”...

24 janvier 2006

La valse hésitation, sur le rythme de la résignation, des joueurs de football qui animent notre championnat de D1P est révélatrice d’une situation qui a définitivement rompu avec l’époque - "Ah ! cette époque !", comme nous aimons à le dire, nous les anciens - où on aimait le maillot que l’on mouillait.
Le poids du chômage étant ce qu’il est, être bon footballeur devient une espèce de sésame qui permet certaines espérances. Du moins, on en est à s’en persuader. Alors, avant de signer le précieux contrat de travail... pardon, avant de signer la licence, on écoute, on entend, on soupèse, on écoute à nouveau, on respire, on rêve, on se réveille... Et on signe... Cela donne à peu près ceci, rapporté par le “JIR” d’hier : "À quel jeu joue “M. R.” ? (ndlr : nous n’utiliserons que des initiales) ? L’attaquant du club “C.”, qui avait donné son accord à “T. R.” et aux dirigeants (du club) “S.”, a laissé entendre qu’il pourrait s’engager avec le club “T.”. Aujourd’hui, il revient doucement sur ses paroles et dit "être tombé d’accord par téléphone avec le club “S.”. Normalement , ajoute-t-il, je dois signer là-bas . Même si je n’ai encore rien signé officiellement".
Au bout du téléphone du journaliste qui l’interroge, pour le joueur “M. R.”, le club “S.” où, dit-il, il doit signer normalement, c’est "là-bas"... "là-bas" avec lequel "il est tombé d’accord par téléphone". Le moins que l’on puisse dire, c’est que nous sommes très loin du maillot que l’on veut porter pour le mouiller par amour des couleurs que l’on va défendre.
Faut-il crier haro sur “M. R.” ? Il faudrait alors le faire sur bien d’autres encore. En témoigne la question posée à un autre footballeur, “N. R.”, dans le même journal d’hier : "Vous avez été sollicité par (le club) “T.”, mais filez (au club) “P.” pourquoi ce choix ?"
"Filez"
. J’ai adoré l’image donnée de cet ancien du club “C.” qui "a filé" à “P.”, après avoir été sollicité par “T.”.
Mais, nous reviennent à l’esprit les déclarations des Maires - les véritables bailleurs de fonds des clubs professionnalisés du football réunionnais - de certaines villes de chez nous selon lesquels le football marche sur la tête, coûte ce que coûtent les plus exigeantes et capricieuses des maîtresses tandis que nos populations ne se reconnaissent nullement dans “ces équipes” qui finissent par ne compter qu’une infime minorité de garçons de la ville.
Nous avions alors invité ces maires, qui avaient déclaré vouloir enfin cesser de rester aveugles, à ne pas céder à ceux qui n’allaient pas tarder à leur demander de repousser à plus tard leur exigence de rigueur dans la gestion.
Tout porte à croire que c’est raté pour cette année et qu’il faudra que l’on se remette à l’ouvrage.

R. Lauret


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