La bonne question...

27 novembre 2006

Quand jeudi dernier 23 novembre vint l’heure de lever la main pour dire que l’on approuvait ou pas le Plan Réunionnais de Développement Durable (PR2D), aucun conseiller régional (et aucune conseillère régionale) n’osa dire qu’il (ou qu’elle) votait contre. Et vous me permettrez de noter que l’asbtention d’un Roland Hoarau n’a rien à voir avec celle d’un Thierry Sam-Chit-Chong. Du PR2D, le premier n’a pas caché que cela lui apparaît nécessaire, voire même indispensable pour bien ancrer notre pays dans son avenir. Dans son propos, il était loin de rejeter une entreprise dont il disait qu’elle avait le mérite d’avoir été lancée et donc d’exister. Fallait-il qu’il le vote cependant au risque de jeter le trouble dans le groupe auquel il appartient ? Roland Hoarau, je le comprends, s’est abstenu. Mais qu’on ne s’y trompe pas : ce plan, dans le fond, il l’approuve pleinement. Et il n’est pas le seul dans son groupe à le dire en commissions. Jean-Paul Virapoullé n’a pas fini - et Roland Hoarau s’en est publiquement amusé - d’avoir à l’insulter en le traitant comme il l’a fait il n’y a pas longtemps d’“asexué” politique.
Pour sa part Thierry Sam-Chit-Chong est contre le PR2D. Il ne l’a pas caché. Son plaidoyer était bien lamentable. Mais c’était son plaidoyer. Et normalement, il aurait dû voter contre. On s’y attendait. Ce n’aurait point été une surprise.
Dès lors, la bonne question est de se demander pourquoi donc son abstention qui est contre sa nature ? D’aucuns ne se trompent pas : s’il avait fait partie de l’exécutif régional, ce PR2D, il l’aurait voté avec enthousiasme, sans retenue ni réserve. Mais il appartient à l’opposition. Donc... Il lui fallait composer avec une grosse part de son groupe qui n’y est pas foncièrement hostile. Ce fut donc pour lui une abstention forcée.
Au P.S., Michel Tamaya et Paul Fotsé ont tenu à se démarquer solennellement du discours (et du vote) de deux (ou trois) de leurs amis de groupe.
Leurs interventions étaient sans équivoque : on peut le dire, il y a une réelle fracture dans leur parti. Et ceux qui excellent dans “l’anti-Vergès” à tout prix se sont isolés, soit en “s’abstenant”, soit en s’éclipsant au moment du vote.
Et je ne suivrais pas les commentateurs qui veulent voir là une prise de position pour cause de période “pré-électorale”. Il y avait dans la voix de Tamaya et de Fotsé un fort accent de ras le bol de ces oppositions gratuites qui ne mènent nulle part.
Et Paul Vergès était dans le vrai quand il soulignait que ceux qui refusent aujourd’hui de regarder l’avenir n’ont plus qu’à faire ensemble bande à part. Cela aura le mérite de montrer qu’il y a une voie raisonnée pour ceux, quels qu’ils soient, qui souhaitent s’engager dans un plan de développement durable pour notre île.

R. Lauret


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