La Chine à vélo

20 avril 2006

Ludovic Babef, Richard Barret, Samuel Bénard, Laurent Clain, Philippe Decotte, Mike Ferrère, Stéphane Lucilly, Alix Mareux et Brice Payet sont aujourd’hui entrés dans l’Histoire de la relation que le sport réunionnais aura à bâtir avec la Chine.
C’est en effet la première fois que des Réunionnais ont traversé les océans pour s’élancer sur les routes d’une contrée de la République chinoise à l’occasion d’une épreuve cycliste officielle (et internationale, s’il vous plaît...). Cela s’est passé la semaine dernière, en 4 étapes et plus de 600 kilomètres.
La Chine est connue pour être le premier fabriquant de vélos de toute la planète. Toutes les grandes marques qui se voient dans les compétitions ou dans les rues des villes du monde entier ont, pour la plupart d’entre elles, été conçues là-bas. De dizaines d’usines réparties sur l’ensemble du territoire chinois partent des millions de pièces détachées qui seront montées dans les unités d’assemblage dont nombre de grandes marques sont propriétaires à l’étranger. Ici même, nous avons déjà parlé de “Décathlon” qui a fermé, il y a quelques années déjà, son usine de Roubaix pour installer l’équivalent en Pologne, là où arrivent depuis la province des Tianjin, les fameuses pièces détachées.
Ce sont là les nouveaux circuits que le commerce mondial a choisi d’emprunter. Ce qui coûte au client, c’est moins la fabrication du vélo que sa commercialisation : le prix moyen d’un vélo en kit à Tianjin se situe au maximum autour de 50 euros. À Paris, ce vélo sera vendu dix à douze fois plus cher...
La Chine est donc connue pour fabriquer des bicyclettes et non pas pour organiser des courses cyclistes ni pour compter de grands champions.
Babef, Barret, Bénard, Ferrère, Lucilly et Payet sont donc les premiers Réunionnais à avoir participé à une épreuve chez les populations de l’Empire du Milieu.
Alix Mareux, dans une note qu’il a envoyée depuis là-bas au Comité régional de La Réunion, relevait que les autorités chinoises ont tout fait pour que le séjour des Réunionnais soit impeccable. "L’accueil fut chaleureux, écrit-il, l’hébergement dans un hôtel de classe... La cérémonie d’ouverture fut digne des Jeux olympiques, un véritable événement, une communication travaillée et, disons le tout de suite, réussie...".
À cette première épreuve organisée à Chongming (une île située à l’embouchure du Yangzee, à 35 minutes de ferry de Shanghai), on compta 15 équipes et 89 coureurs envoyés venus du Kazakhstan, des États-Unis, de l’Australie, de Hong Kong, de Grande Bretagne, d’Afrique du Sud, de Mongolie, de Thaïlande, de Chine bien sûr et, évidemment, de La Réunion, seule région française à y avoir été invitée.
Dire que nos coureurs ont eu fort à faire est peu dire. Mais croire qu’ils ne se seraient pas battus, ce serait se tromper.
Richard Barret a dû abandonner, séquelles du chikungunya obligent. Les autres Réunionnais n’ont pas été ridicules face à des coureurs qui se situaient deux ou trois niveaux au-dessus.
Et, dans ce genre d’aventure, classement et écarts importent peu. Ce qui compte, c’est que la voie est désormais ouverte, là où le vide était la règle.
Ce week-end, ils en auront à nous raconter, nos pionniers à bicyclette.

R. Lauret


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