La corde de l’espoir ...

24 décembre 2007

En ce jour où, qui que nous soyons et où que nous nous trouvions, nous nous efforçons de mettre un peu de beurre dans les épinards parce que Noël, pour tel ou tel type de raisons, c’est un moment de fête, en ce lundi 24 décembre donc, j’ai envie de vous conter l’histoire de Françoise et d’Yvan.

Quand ce vendredi 21, je les ai reçus à la Mairie du Port, elle dans sa belle robe de mariée, lui... ben, en tenue de marié, nous ne nous étions encore jamais vus. Et pourtant, nous avions eu la veille quelques moments d’intense communication qui ont permis que soit réglé un problème essentiel pour eux.

Yvan est mauricien. Jeudi, à 14 heures, il était encore à Port-Louis, à se désespérer devant une ambassade de France dont les portes étaient ce jour-là fermées au public dès midi. Dans un quelconque bureau, son passeport... Dans un autre, le mail des services de l’Etat-Civil du Port attestant que son mariage avec une réunionnaise y est bien prévu, en bonne et légitime forme, pour ce 21 décembre à 15h30. Entre Yvan et sa précieuse pièce d’identité sans laquelle il ne pourrait entrer à Gillot de La Réunion, des bureaux désertés et des portes closes.

Sur le coup de 14h30, un des amis de Françoise, martiniquais d’origine, constate que, le 20 décembre férié oblige, les bureaux de la Préfecture de Saint-Denis ne peuvent rien. Il faut se rendre à l’évidence : sauf miracle, Françoise et Yvan ne seront pas mariés le lendemain. Sauf un miracle...

Nous appelons un ami installé à l’île sœur lequel connaît quelqu’un qui connaît Madame le Consul de France. Le miracle est en train de prendre forme. Vite... nouveau coup de fil pour avoir le numéro de portable d’Yvan... A nouveau coup de fil à l’île Maurice pour que l’ami qui connaît la personne qui connaît le Consul puisse... Et le miracle a lieu : moins d’un quart d’heure après, Françoise est délivrée : son Yvan de futur mari a récupéré son passeport !

Vendredi après-midi, mon discours d’accueil de Françoise et d’Yvan et de leurs invités parmi lesquels notre Martiniquais d’origine était tout trouvé. Il me plut de montrer que les amoureux peuvent compter sur l’inespéré quand, comme Françoise à la préfecture et au téléphone et comme Yvan devant les grilles closes des bureaux d’une ambassade, ils ne lâchent pas la corde, cette corde, fut-elle un mince fil de l’espoir.

J’ai eu envie aujourd’hui de vous conter cette simple et petite histoire. Une histoire qui est aux antipodes de “l’idylle” quelque peu forcée qui fait courir les journalistes-people lancés sur les traces du Président de Notre République qui a cherché à faire admirer par son peuple sa nouvelle conquête, un mois après qu’il ait eu à lui annoncer qu’il divorçait déjà. En attendant que, dans quelques mois ou quelques semaines...

Raymond Lauret


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