Là dessus, au moins, ils ne s’affronteront pas

24 avril 2007

Je ne vais pas chercher à le dissimuler : ma matinée d’hier a été marquée par le douloureux sentiment qu’un grand parti - le Parti Communiste Français - est vraiment entrain de disparaître. Nous étions quelques-uns à en avoir évidemment conscience depuis quelque temps déjà. Mais ce n’est pas parce que ce que vous aimez bien s’affaiblit que vous courez voir ailleurs.

Rassurés que nous étions par nos responsables d’ici qui avaient su obtenir l’engagement des trois principaux présidentiables nationaux que l’essentiel de notre développement serait poursuivi, nous pouvions, le cœur clair, voter Marie-George Buffet et ainsi « apporter une tape amicale à ce mouvement qui, pour la défense des travailleurs, pour les luttes contre les fossoyeurs de la liberté, pour le développement des plus grands idéaux laïcs et humanistes, pendant et après la Seconde Guerre mondiale », a payé un lourd tribut. Ne dit-on pas du PCF qu’il est le parti des fusillés ?

Ce vote, nous l’avons fait, en un de ces gestes dont la beauté tient en ce que, autant que d’autres, nous n’ignorions rien du faible score que “notre” candidate réaliserait.

Ce dimanche, le plongeon fut lourd. Il fait mal : 11,54% chez moi au Port, ... 1,16 à Bras-Panon, ... 5,39 à Saint-Louis,... 5,09 à La Possession... 2,97 dans toute l’île... bien moins encore là-bas, en France, au pays de Jacques Duclos, de Pierre Semard et de Guy Mocquet. Les 17,25% de Sainte-Suzanne font ici figure de miracle.

Aujourd’hui, il nous faut nous rendre à la raison.
En nos temps de techniques modernes de communication, de médias omniprésents et de sondages qui vous imposent dès le premier tour les deux candidats du second, les grands sentiments et les frissons qui vont avec, tout cela n’est plus d’époque.

Dans moins de deux semaines maintenant, ce sera à nouveau la gauche contre la droite, le combat des chefs, vedettes incontestées du peuple conquis jusqu’à se battre et se diviser, se haïr pour diaboliser l’autre. Dans moins de deux semaines, ce sera le 6 mai.

Il me va falloir m’y faire. Avec, toutefois, une solide satisfaction : l’un et l’autre des deux finalistes ont dit “oui” à la plate-forme de l’Alliance. Là dessus, au moins, Ségolène Royal, la candidate de la gauche et Nicolas Sarkozy, le candidat de la droite, ne s’affronteront pas.

Raymond Lauret


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