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par le Dr Raymond Vergès

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La faute à l’A.F.D.

vendredi 27 juillet 2007

Hier soir, jeudi, au moment où le Conseil Municipal du Port examinait le point 4 de son ordre du jour - il s’agissait d’informer les élus du contenu de “l’accord-cadre de partenariat entre la Commune et l’Agence Française de Développement” (A.F.D.) -, j’ai éprouvé le besoin de rêver. De rêver non pas à ce qui appartient au domaine de l’inaccessible, mais bel et bien de ce qui pourrait se profiler à l’horizon si on va au bout d’une logique intelligemment construite.
Le 6 juillet dernier, Jean-Yves Langenier, pour notre ville, et Mme Catherine Chevallier, pour le compte de l’A.F.D., signaient donc un accord-cadre en bien des points exemplaires.
Dans un souci de participer à l’émergence d’une grande ambition pour l’Outre-mer français - mais aussi dans des pays francophones en retard de développement, et notamment dans les Etats de l’Océan Indien -, l’A.F.D. veut s’appuyer sur des collectivités locales qui s’inscrivent dans tout schéma d’avenir.
Au Port, le partenariat porte, en plus de l’intégration régionale, sur les secteurs de l’environnement, de l’aménagement urbain et de la formation.
Hier soir, j’ai éprouvé le besoin de rêver que l’accord-cadre exemplaire se consolide encore plus et, partant de la ville du Port pour en déborder et, très vite, concerner la micro-région Ouest et toute notre île, s’attelle à trois idées.
La première pourrait être un coup d’accélérateur sensible à la politique régionale de maîtrise des énergies renouvelables. La Commune du Port est un territoire de soleil. Elle dispose d’une quantité énorme de bâtiments de taille et donc de plusieurs dizaines d’hectares de surface de toitures. Peut-elle raisonnablement devenir un exemple de cité où l’autonomie énergétique serait atteinte, voire approchée ? Si oui, c’est tout l’Ouest, toute l’île et bien des régions insulaires du monde qui pourraient en tirer un profit durable...
Seconde idée : le gazon synthétique pour de nombreuses aires de sport. A son coût supérieur quant à l’investissement répondent tout d’abord des économies notables en eau, ensuite une augmentation sensible du temps d’usage pour les sportifs et enfin une absence quasi totale de dépenses d’entretien. Là aussi, un engagement financier de l’A.F.D. aurait comme conséquence un allègement des dépenses publiques. Profit durable, donc...
Troisième idée qui peut être résumée en une question : les tisaneurs de notre île - il y en a aussi au Port - ne valent-ils pas que les pouvoirs publics contribuent à donner une dimension scientifique à cette tradition qu’ils cultivent - c’est bien le cas de le dire - avec autant de foi dans un mode où les lois mondialisées du profit ne les voient pas d’un bon œil ? On sait que Richard Bansard, ethno-médecin, a évoqué l’intérêt d’un Secrétariat d’Etat spécifique voué aux médecines parallèles...
En choisissant nos régions outre-mer et les pays en retard de développement, l’A.F.D. affiche un volontarisme qui ne prête pas à équivoque.
C’est bien de sa faute si elle provoque donc chez nous des rêves à portée d’hommes...

Raymond Lauret

Portfolio


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