La grande revanche des “goals...”

15 novembre 2006

Il y eut une époque où la télévision s’acharnait à mettre l’accent, dans les comptes-rendus de matchs de football, sur les buts marqués.

« Buts marqués »
, c’est par la même occasion « buts encaissés ». « Buts marqués », c’est donc buteurs hurlant de joie et gardiens de buts abattus.

Les fameux comptes-rendus, c’était donc la joie de certains, toujours les mêmes, qui voyaient ainsi leur cote grimper à la bourse du football ; c’était l’impuissance des autres, les mêmes également, accablés de n’avoir pu être de solides derniers remparts face à “la classe” des attaquants.

Ces foutus comptes-rendus, c’était donc grandeur et décadence : grandeur pour les uns, décadence pour les mêmes autres.

D’ailleurs, à cette époque, les recruteurs de football professionnel ne se trompaient pas : les bourses étaient déjà déliées pour les grands joueurs de champ, très rarement - jamais même - pour les gardiens de but. Il est vrai que, encore gamin au lycée, je me souviens avoir lu qu’« il n’est pas difficile de trouver un bon gardien, alors que pour dénicher le grand attaquant, c’est autrement plus compliqué » !!!

Et voilà pourquoi il y eut beaucoup de Di Stéphano, de Kopa, de Pelé, de Beckenbauer ou de Puskas et très peu de Yachine ou de Vignal.

Depuis peu - et surtout depuis ce dimanche 12 novembre - les choses ont sensiblement changé.

Dimanche, nos radios n’ont pas fait dans la demi-mesure : à « Michel Volnay », pour notre finale locale de la Coupe de France, il y eut Thierry Gorée et Emmanuel Ledoyen. À la trappe (ou presque) les Traori, Robert, Rabarivony, Ferad, Hamilcaro et autres Honorine ou Farro !!!

Les dieux à « Michel Volnay » n’ont eu d’yeux, d’oreilles, de bouches, de gorges et de cœurs que pour les deux portiers, élevés au rang de héros, heureux pour l’un, malheureux pour l’autre, mais héros tout de même, applaudis, grandis...

Ils ont tout arrêté, tout retardé, tout déjoué... Ils ont à eux seuls porté sur leurs épaules et dans leurs mains de magiciens, mille espoirs, mille assurances dans l’issue finale.

Leurs buteurs respectifs ont su rester des hommes qui ne réussissent pas tout ce qu’ils entreprennent. Eux ont tout réussi.

Ils ont en quelque sorte signé la grande revanche du goal réunionnais, trop longtemps, trop souvent remarqué par les buts encaissés plutôt que par les arrêts réussis.

En souvenir d’une carrière où on n’aura davantage retenu de moi les ballons que je suis allé sportivement ramasser au fond de mes filets plutôt que les tirs arrêtés et les relances du jeu, je me félicite d’un retournement de situation qui tardait à se faire.

Merci à Emmanuel et à Thierry d’y avoir fortement contribué.

Raymond Lauret


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