La Plaine des poètes

13 août 2005

J’observais, jeudi dernier, Marco Boyer, derrière le pupitre et le micro, face à sa vraiment jolie mairie et à la brume du village dont il est l’édile.
Je l’observais et appréciais son propos, d’un bout à l’autre fait de belle poésie. De cette poésie que savent distiller les grands bâtisseurs et qui fait qu’ils sont appréciés par ceux et celles qui les écoutent et sans doute par ceux et celles qui ont à les suivre.
Je l’écoutais parler de Guy Agénor dont le nom est accroché au fronton de “l’Espace culturel” qui va désormais accompagner sa petite commune dans son devenir.
Marco est un poète. Et il tient à ce que la faculté qu’il a donc de révéler à haute voix ce que ressentent les autres soit le trait fort de la vie de chaque jour de la grande famille qui l’entoure.
Marco est un poète. Je me le disais encore ce jeudi en l’écoutant et en voyant dans le regard de ceux qui l’entendaient la petite flamme qui ne ment jamais quand elle scintille. Poète, Il l’est tout le temps.
Je me souviens de l’invitation qu’il avait envoyée à ses amis pour les convier aux cérémonies du centenaire de sa commune. C’était la fin 1998. Cette invitation, je l’ai conservée. C’est la seule de ce genre que j’ai un jour reçue. Elle disait :
"Cent ans ! Cent ans, Amis, viennent de s’écouler !
Jours sur jours entassés et comme il le fallait
À l’ombre éternelle de nos chères montagnes,
Nos anciens nous ont peint cette douce campagne.
Elle devint commune au moment retenu
Mais depuis bien avant le décret attendu
Nos aînés, ces modèles, à la dure, sans cesse,
Ont petit à petit dans les forêts épaisses
Montré que tout se peut si seulement on croit.
Chacun devait clamer : "Le travail est ma loi"
Non pas pour qu’il en fasse une belle devise,
Mais pour mieux mériter sa vraie terre promise".

Marc Boyer,
Maire de la Plaine des Palmistes

Que voulez-vous que je fisse, sinon prendre ma plume moi aussi et lui adresser ces quelques lignes.
"Ah ! bon... Cent ans déjà ! Cent ans... Ce n’est point vrai !
Mais où sont donc tes rides, jeune fille du palmier
Qu’au pied de son Calvaire le Seigneur a offert
Aux pèlerins d’alors, défricheurs de la Terre ?
L’asphalte qui serpente entre tes hortensias
Caresse ta rosée et les jacarandas
Que tes fils ont plantés afin que tu sois reine
Font de toi le joyau de la route des Plaines.
Tes tables proposées aux gourmets visiteurs
Sentent bon la clameur de leurs milles odeurs
Pendant qu’au carrefour, majestueuse s’élance
Ta coquette mairie de village de France"
.
C’était le 2 janvier 1999...


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