La Plaine, ses fromages et le Piton de l’Eau

14 janvier 2005

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J’étais hier à la Plaine-des-Palmistes où un ami de longue date m’avait suggéré une halte dégustation de certains produits du village.
Je vous le recommande : un plateau des fromages de La Plaine - du nature au pimenté, en passant par la tome, le camembert ou le chèvre - cela a de l’allure, surtout si, comme l’avaient voulu mes hôtes d’un jour, vous vous laissez séduire par un peu (un bon peu !) de gelée de goyavier au fond de votre assiette. Pas besoin de riz et de carri. Un peu de bon vin et vous avez là un remarquable repas, léger, présent en bouche... Prêt à recommencer, à la prochaine occasion.
Mais La Plaine, ce n’est pas que ses fromages et sa gelée de goyavier.
La Plaine, c’est aussi un village - beau comme un petit village de France - avec sa coquette mairie qui offre sa pimpante architecture à la buée du palmier en étain, œuvre d’un compagnon du coin, avec son maire-poète, son domaine des Tourelles, sa cascade Biberon et son Piton de l’Eau.
Piton de l’Eau... Tiens : plusieurs Palmiplainois et Palmiplainoises y ont élu le domicile de leurs élevages. Un certain savoir-faire s’y développe. Il fallait du courage pour s’être un jour lancé dans cette belle aventure ! Du courage, car la route est longue (et irrationnelle) pour s’y rendre quand on a son centre d’intérêt au village.
Figurez-vous - et cela je l’ai appris autour du fameux plateau de fromages - qu’il faut, pour aller à 3 kilomètres à peine à vol d’oiseau de la mairie de sa Plaine, que notre fermier du Piton de l’Eau monte jusqu’à Bourg-Murat, à La Plaine des Cafres, avant de revenir quasiment sur ses pas, flirter avec le Piton Textor et celui de Mathusalem pour retrouver son plancher de vaches et de chèvres laitières !
Il serait, m’a-t-on alors soufflé, tellement plus court (et rationnel) d’imaginer un chemin qui serpenterait depuis la rue Émile-Evan, au Bras des Calumets, directement vers le Piton Textor où la jonction avec la route actuelle du Volcan se ferait.
À ce qui paraît, le président Pierre Lagourgue, à l’époque, s’y était montré intéressé. On en avait parlé...
J’en ai retiré qu’il conviendrait peut-être qu’on y pense à nouveau maintenant. Avec l’avantage que nous avons aujourd’hui un Parc national auquel il faudra offrir des zones de passage pour des hommes soucieux de veiller à sa beauté tout en ne niant pas son utilité.
Et puis, au moment où notre tourisme a besoin d’air frais hors des eaux d’un océan Indien en possible furie, il y a des idées à creuser.
Oui, il n’y a pas d’avenir que dans les fromages, à La Plaine... Il y a aussi, c’est là une évidence, une carte qualité - à sortir pour construire l’avenir.

R. Lauret


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