La Réunion à Bruxelles, pour trois jours...

13 juin 2005

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On le savait, on vient encore avec le référendum du 29 mai dernier de le vérifier : l’Europe, c’est complexe. C’est très complexe. Hors les députés européens qui ont leur parlement à Strasbourg, que connaît-on du vrai fonctionnement de cette Europe dont le cœur est à Bruxelles avec tous ses niveaux d’instances décisionnelles ?
C’est complexe. Faut-il pour autant laisser à ce que l’opinion générale appelle “les eurocrates” le soin de décider des orientations (de leur mise en œuvre puis de leur application) qui concernent nos petites régions ultra-marines ?
La tendance, même à Bruxelles, serait de voir de plus près les réalités régionales d’une Europe qui doit apprendre et qui apprend à se dire que, grâce par exemple à la Guyane, elle est une puissance spatiale qui compte ; que, parce que la Martinique et la Guadeloupe, les Canaris, Madère et les Açores sont des régions françaises, espagnoles ou portugaises, elle dispose dans l’immensité de l’océan Atlantique, entre l’Amérique et l’Afrique, d’un espace maritime qui complète les quelque 2 millions 500.000 kilomètres carrés que “lui apporte” la petite île de La Réunion, au cœur de l’océan Indien, sur une route que ne saurait donc s’attribuer une quelconque des autres grandes puissances du monde.
C’est sans doute pourquoi la Direction générale de Politique régionale à la Commission européenne a donné de l’importance à la demande que Paul Vergès, en sa qualité de président de la Conférence des résidents des Régions ultrapériphériques qui s’était tenue aux Açores en septembre 2004, avait formulée, suggérant que sans trop tarder, un séminaire réunisse à Bruxelles les élus et les acteurs économiques des RUP pour évoquer tous les aspects d’Accords de partenariat économique que Bruxelles entend faire adopter et appliquer d’ici trois ou quatre ans sur les territoires de l’Union.
Ce séminaire débute aujourd’hui lundi 13 juin et durera trois journées particulièrement pleines. Notre île y sera présente, forte de représentants de ses instances politiques, de ses Chambres consulaires et de ses milieux économiques.
Un état des lieux et des perspectives d’une politique économique d’Accords de partenariat économique (APE) seront faits avant que ne soient forcément abordées toutes les données des réalités géographiques de chacune des R.U.P.
Notre île, c’est un environnement bien connu, avec le COMESA notamment. Notre île, c’est la proximité immédiate, en termes de distance et d’histoires communes qui se prolongent aujourd’hui encore, de Maurice, de Madagascar, des Comores. Notre île, c’est encore un intérêt évident et partagé avec la Chine, l’Inde, l’Afrique du Sud, le Mozambique.
Il s’agit de redire ces jours-ci à Bruxelles que nous sommes vraiment et plus que jamais une frontière active de l’Europe dans l’océan Indien.
Et cela, rien que cela, ce n’est pas rien.

R. Lauret


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