
Hommage à la femme de Bruny PAYET
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6 juin 2011
Trois jours après avoir vu la scène à quelques mètres de mes yeux, j’en suis encore à me demander si, vendredi dernier sur le coup de 17 heures, je n’ai pas rêvé. Non, je le sais, je ne rêvais pas en cette heure de fin d’après-midi de ce vendredi 3 juin.
Devant les locaux de “Témoignages” et du Parti où j’attendais mon ami Joé Bédier , je l’ai vu cet homme d’une trentaine d’années qui, à vélo, descendait la rue du Général Émile Roland au Port en pédalant vigoureusement et en regardant à droite et à gauche, histoire de vérifier que les gens ne perdaient rien du spectacle qu’il leur apportait. Je l’ai vu, tout hilare et fier de lui, sans doute à cause du deuxième exploit qu’il était en train d’accomplir : posé sur son estomac dans les lanières d’un “porte-bébé” en tissu, un petit nourrisson (qui devait avoir un an peut-être) et dont le beau visage était offert, sans protection aucune évidemment, aux paquets de vents frais qui semblaient par contre remplir de bonheur le gros abruti qui était peut-être son père ou son oncle. Le bébé, lui, ne savait plus où tourner de la tête pour s’en protéger et ne pas être davantage agressé. Et l’autre, l’imbécile et irresponsable adulte, qui pédalait de plus belle… se disant sans doute qu’il réalisait là un chef-d’œuvre à raconter en famille !
Deux jours auparavant, sur la Chaussée Royale, en pleine ville de Saint-Paul , en un lieu et à une heure où la circulation est des plus denses, Raphaël Curco Llovera s’était tué, sa moto ne parvenant pas à freiner et à s’arrêter pour éviter une voiture qui tournait à gauche. Dans cet accident, le patron de l’entreprise “Art Cérame” avait-il eu raison ? Avait-il eu tort ? Roulait-il vite, voire trop vite ? La voiture aurait-elle pu l’éviter ? La question, dans toutes ses formes, n’intéressera plus que ceux qui restent, ses proches et ses amis, la Police et la Justice, et également le conducteur de la voiture en cause. Raphaël Curco Llovera, lui, n’est plus. Il ne nous accueillera plus, avec ses conseils et sa bonne humeur, au fond de la contre-allée de la Zone d’activités de Savannah, là où nous sommes nombreux à être venus un jour acheter des pierres pour notre jardin. Mais, merde, Raphaël, que s’est-il donc passé ? Ne pouvais-tu pas éviter le piège qui guette tout motard, fut-il chevronné, quand il se trouve mêlé à la circulation automobile ?
Le matin de ce maudit mercredi 1er juin, je me rendais au Port voir mon père . Il était un peu plus de 7 heures. Sur la route du front de mer, là où la circulation automobile est limitée à 70km/h, à la hauteur de la Piscine municipale Jean-Lou Javoy, je suis doublé par une grosse moto. Quand je dis “doublé”, il importe de préciser que la vitesse de l’engin était sans doute très supérieure à 150 km/h. Un gros coup de frein juste avant le carrefour de la Butte Citronnelle et la moto bondissait à nouveau dans la rue principale de la ZIC n°1, montrant à ceux qui pouvaient le voir que son pilote, casqué et portant le blouson recommandé, est à l’évidence un as du volant et de l’accélérateur. Et un dangereux énergumène pour les autres…
Difficile de ne pas se rappeler que le 29 mai dernier, le jeune Jonathan Pelops perdait la vie après avoir fait le choix, à 5 heures du matin, de remonter à contre sens la quatre voies , à la hauteur de Cambaie à Saint-Paul. Une voiture venait en face, le plus normalement du monde, sans doute à 110 comme c’est permis. Ce fut le choc, mortel, atroce. Pour Pelops Dolorès, la Saint-Pauloise ancienne championne de Boxe française, aucun questionnement n’a lieu d’être. La réalité s’impose. Les raisons de ce drame sont évidentes. Celle qui est aussi une parente de la victime me l’a confié : passé le temps pour la proche famille de faire son deuil, elle se sent le devoir d’inviter nos jeunes à savoir maîtriser leurs pulsions et à voir ce qui peut arriver de terriblement dramatique derrière nos aptitudes à ne point imaginer le carnage possible, c’est-à-dire le pire pour nous et pour ces proches que nous aimons et qui nous aiment.
Tant de drames en aussi peu de jours nous interpellent tous . Comment est-il possible que cette cascade d’accidents mortels et dont on sait qu’ils pouvaient être évités semble ne pas servir de leçons à certains d’entre nous puisque demain nous en connaitrons encore qui endeuilleront des familles et des proches ?
Au risque de m’opposer à certains dans le débat qui se met actuellement en place et qui est aujourd’hui plus que jamais nécessaire et urgent, comme beaucoup d’autres citoyens, je maintiens qu’il faut que chacun d’entre nous, là où il le peut, dans la presse, sur notre lieu de travail, à l’école et à l’université, à l’église, à la mosquée, au temple, à l’ashram et à la maison, dans nos clubs sportifs et nos associations culturelles, oui, que chacun d’entre nous fasse, là où il est, œuvre d’éducation et de prévention dans le domaine de la sécurité routière. Mais nous n’avons pas le droit de faiblir sur l’impérieuse et incontournable nécessité de la sanction. La sanction est bien la meilleure des éducations. Elle est la meilleure forme de prévention que l’on puisse imaginer. Dans une société où, quelles que soient les explications objectives que l’on peut toujours donner, trop de parents n’arrivent plus à canaliser leurs enfants, dans notre société où nous voyons des gamins faire comme ils voient à la télé ou au cinéma, il importe que nous sachions dire à nos proches, avant que cela leur arrive, que ce qui peut se révéler dangereux pour les autres est passible de grosses sanctions. Il importe que nous nous mettions à la place de celles et de ceux, mamans et papas, sœurs et frères, qui, après le drame qui, pour une fois, n’est pas arrivé qu’aux autres, n’ont plus que leurs yeux pour pleurer et leurs consciences pour se dire qu’ils ont manqué de vigilance et de conviction. Et pour regretter que « la Loi n’est pas assez sévère ».
Et il est lamentable qu’il se soit trouvé une poignée de parlementaires pour demander au gouvernement de remettre à plus tard l’ensemble des mesures qui avaient été annoncées. Au motif évident qu’il y a de prochaines élections et que cela risque de couter à certains des voix. Lamentable et criminel…
Raymond Lauret
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